L’économie allemande s’est légèrement redressée au deuxième trimestre, en deçà des attentes. D’après une estimation flash, le PIB a enregistré une croissance de 1,5%, après une contraction de 2,1% au T1. Le Consensus Bloomberg avait tablé sur une croissance de 2,0%. En glissement annuel, l'activité a augmenté de 9,6% (9,2%, corrigée des jours civils), mais elle reste toujours inférieure à celle d'avant la pandémie (-3,5% par rapport au T4 2019). L’Office fédéral de la statistique allemand, Destatis, a seulement commenté le fait que la performance de croissance au deuxième trimestre était due à une augmentation des dépenses de consommation privée et publique. Les enquêtes auprès des chefs d’entreprises et les premiers chiffres sur l’activité au deuxième trimestre indiquent que tous les secteurs ont contribué à cette performance. 

Celui des services a, en particulier, tiré la reprise, la baisse du nombre de cas de coronavirus ayant permis une levée progressive des restrictions sanitaires. Les ventes au détail ont été très dynamiques dans tous les secteurs, à l’exception de celui des produits alimentaires et boissons, où elles ont, en fait, reculé en raison de la réouverture des bars et des restaurants. 

Dans l’industrie manufacturière, la reprise a été freinée par les goulets d’étranglement, en particulier dans l’important secteur automobile, où la production est orientée à la baisse depuis la fin de l’année dernière. Grâce à la robustesse de la reprise dans d’autres secteurs, la situation des entreprises dans l’industrie manufacturière s’est nettement améliorée au T2 par rapport au trimestre précédent, selon le panel de l’institut Ifo. Le secteur du bâtiment a également connu des pénuries de matériaux au T2. L’activité de construction s’est, néanmoins, fortement redressée après une dégradation notable au T1, due à de mauvaises conditions météorologiques.

En juillet, le climat s’est détérioré du fait du rebond des contaminations. L’indice Ifo du climat des affaires a reculé de neuf points, sous l’effet de la révision à la baisse des anticipations des chefs d’entreprises dans tous les secteurs à l’exception du bâtiment, enregistrant ainsi le premier repli depuis le mois de janvier. De plus, l’indicateur Gfk de confiance des ménages n’a guère progressé, l’augmentation de la propension aux achats ayant été compensée par un recul de l’optimisme quant aux perspectives économiques. 

Nous restons, toutefois, confiants dans la capacité de l’économie allemande à surmonter beaucoup mieux la nouvelle vague de contaminations que les précédentes, grâce à la campagne de vaccination. Pour l’heure, 60% de la population allemande a reçu au moins une dose de vaccin contre la COVID-19. Grâce à ce taux de vaccination élevé, on peut espérer que le nombre d’hospitalisations sera limité et que le gouvernement n’aura pas à recourir à de nouvelles mesures de confinement. Les déplacements – et, de fait, les dépenses – devraient donc être moins touchés qu’auparavant. Comme les élections législatives fédérales auront lieu le 26 septembre prochain, les autorités feront tout pour éviter de réinstaurer des mesures aussi impopulaires.