Zone euro: la BCE doit réfléchir à normaliser sa politique

AWP

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«Nous avons eu deux fortes surprises en matière d’inflation en décembre et en janvier, ce qui rend nécessaire une réévaluation des perspectives d’inflation», a estimé Isabel Schnabel, membre du directoire de l’institution.

La Banque centrale européenne doit «commencer à réfléchir à une normalisation progressive» de sa politique monétaire, au risque d’agir «trop tard» face à l’augmentation de l’inflation, a estimé Isabel Schnabel, membre du directoire de l’institution.

«Nous avons eu deux fortes surprises en matière d’inflation en décembre et en janvier, ce qui rend nécessaire une réévaluation des perspectives d’inflation», a estimé la responsable dans une interview au Financial Times mise en ligne mardi soir sur le site de la BCE.

Les prévisions doivent également être revues car l’impact du variant Omicron sur l’économie sera moins fort que redouté tandis que l’amélioration sur le marché du travail pourrait amener les salaires «à augmenter plus rapidement».

«Tout cela implique qu’il est devenu de plus en plus probable que l’inflation se stabilise autour de notre objectif de 2% à moyen terme. Cela signifie que nous devrions commencer à réfléchir à une normalisation progressive de notre politique», a plaidé Mme Schnabel.

La BCE, dont la prudence face à la hausse de l’inflation contraste avec la détermination à agir de la Réserve fédérale américaine, est sous pression pour dévoiler un calendrier de relèvement de ses taux directeurs, à leur plus bas historique.

«Le risque d’agir trop tard a augmenté», estime l’économiste allemande.

Des annonces sont attendues lors de la prochaine réunion, le 10 mars, du Conseil des gouverneurs, en fonction de nouvelles prévisions d’inflation, probablement revues à la hausse.

La BCE tablait avant Noël sur une hausse des prix de 3,2% en 2022, avec un retour sous l’objectif de 2% en 2023.

Mme Schnabel plaide aussi pour que la BCE tienne mieux compte de la hausse du marché de l’immobilier lorsqu’elle jauge l’inflation alors que pour l’instant, seuls les loyers sont intégrés dans le calcul de l’indice des prix.

Compte-tenu de la poussée «sans précédent» des prix de l’immobilier dans la zone euro, «si cela était pris en compte, cela aurait un effet substantiel sur l’inflation mesurée, en particulier sur l’inflation sous-jacente (hors énergie et alimentation, ndlr), où le poids des logements occupés par leur propriétaire est plus important», a-t-elle expliqué.

Donner davantage de poids aux coûts de l’immobilier dans l’évaluation de l’inflation réhausserait l’indice et donnerait plus d’arguments aux «faucons», c’est-à-dire aux responsables de la BCE qui plaident pour un resserrement rapide de la politique monétaire accommodante.

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