L’activité dans les services aux Etats-Unis a continué de croître en décembre, sur un rythme plus soutenu qu’en novembre, portée notamment par les mesures prises par les entreprises pour se préparer à une hausse des droits de douane avec Donald Trump.
L’indice mesurant cette activité s’est élevé à 54,1% en décembre, contre 52,1% le mois précédent, selon l’enquête publiée mardi par la fédération professionnelle ISM.
Les analystes attendaient une moindre croissance, à 53%, selon le consensus compilé par Briefing.com.
L’indice est, pour le sixième mois d’affilée, supérieur à 50%, seuil au-delà duquel l’activité progresse.
Interrogés par ISM, plusieurs secteurs regroupés dans les services ont souligné que, la fin d’année approchant, livraisons et gestion des inventaires ont soutenu l’activité, de même que l’anticipation de «grèves dans les ports» encore des «hausses de droits de douane» annoncées par le président élu Donald Trump.
Les répondants ont exprimé «globalement de l’optimisme», même si les craintes autour des droits de douane «revenaient régulièrement chez la plupart», a commenté Steve Miller, responsable de cette enquête pour ISM, cité dans le communiqué.
Le secteur de l’hôtellerie-restauration a ainsi expliqué que les entreprises commençaient à «diversifier leurs fournisseurs en anticipation [d’une hausse] des droits de douane et de ses conséquences sur notre activité».
Le secteur du transport constate «beaucoup d’attentisme» au regard de l’incertitude au sujet de la politique douanière de la nouvelle administration.
L’enquête montre par ailleurs une nette accélération par ailleurs sous-indice des prix sur un mois (+6,2 points), «à son plus haut niveau depuis le premier trimestre 2023», relève Matthew Martin, économiste chez Oxford Economics dans une note.
Toutefois, ce sursaut sur un mois ne fait pas varier sa prévision d’une poursuite du ralentissement de l’inflation, «permettant à la Fed de continuer à baisser les taux d’intérêt».
La banque centrale américaine a systématiquement abaissé ses taux lors de ses trois dernières réunions, pour un total d’un point de pourcentage, alors que l’inflation a fortement reculé par rapport à son plus haut niveau atteint en juin 2022, alors à 9,5% en rythme annuel.
Mais alors que l’économie américaine reste très solide, l’inflation n’est toujours pas revenue à la cible de 2% qu’impose le mandat de la Fed et a même semblé réaccélérer légèrement en fin d’année, remontant à 2,4% au mois de novembre selon l’indice PCE, qui est privilégié par la Fed pour sa politique monétaire.