Turbulences géopolitiques: les managers sont-ils correctement préparés?

Communiqué, Nürnberg Institut für Marktentscheidungen (NIM) & Symposium de Saint-Gall

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Une nouvelle étude, menée par le Nürnberg Institut für Marktentscheidungen (NIM) en collaboration avec le Symposium de Saint-Gall, montre que de nombreux cadres supérieurs sous-estiment les disruptions actuelles.

L’ordre géopolitique mondial est à la veille d’un changement tectonique. Pendant des décennies, l’Occident – avec les États-Unis et l’Europe comme points d’ancrage – a dominé les marchés, les institutions et les normes mondiales. Le retour du président Donald Trump marque le d’une nouvelle ère d’imprévisibilité: les alliances transatlantiques, le multilatéralisme et la cohérence réglementaire sont de plus en plus. Une étude récente de l’Institut de Nuremberg pour les décisions de marché (NIM) en coopération avec le Symposium de Saint-Gall le montre: les dirigeants reconnaissent certes ces bouleversements, mais ils en sous-estiment la portée et les exigences d’adaptation qui en découlent.

Pour l’édition de cette année du rapport Voices of the Leaders of Tomorrow (VOLOT 2025), 800 jeunes talents de moins de 35 ans, les «Leaders of Tomorrow», et 275 cadres supérieurs expérimentés de quelques-unes des entreprises les plus rentables au monde ont été interrogés. L’étude VOLOT a été réalisée en coopération avec le Symposium de Saint-Gall et sera publiée à l’occasion du lancement du symposium aujourd’hui.

Des cadres supérieurs expérimentés croient en la pérennité de l’ordre mondial actuel

L’optimisme des managers expérimentés quant à la stabilité de l’ordre mondial actuel montre qu’ils se bercent peut-être d’une fausse sécurité. Ainsi, 49% des dirigeants d’entreprise estiment que les changements géopolitiques actuels ont un effet positif à long terme sur la stabilité et la prospérité. 43% ont un point de vue neutre et seuls 8% pessimistes quant aux effets du changement de pouvoir mondial et à la dissolution de l’ordre mondial et commercial tel que nous le connaissons.

Les élites économiques interrogées font preuve d’une confiance étonnante dans la solidité des institutions existantes, dominées par l’Occident. La grande majorité des dirigeants d’entreprise estime que l’importance d’organisations telles que l’OTAN, l’UE ou l’Organisation mondiale du commerce reste inchangée ou augmente. Trois top managers sur quatre pensent que les coalitions internationales et les réformes des structures gouvernementales mondiales favorisent une nouvelle ère de coopération et de stabilité mondiales.

Nous sommes convaincus qu’à l’avenir, nous continuerons à bénéficier d’accords commerciaux ouverts et de politiques économiques coopératives qui génèrent une croissance robuste et inclusive et des marchés interconnectés.

Fabian Buder du NIM, auteur de l’étude, en est convaincu: «Les développements politiques mondiaux actuels que des idées telles que la coopération et la répartition du travail plus de mal à s’imposer. Notre enquête révèle que de nombreux dirigeants d’entreprise ont été surpris par ces évolutions, bien qu’elles se soient dessinées. Les entreprises doivent à l’avenir mieux se positionner stratégiquement dans ce domaine et accorder plus d’attention aux évolutions géopolitiques».

Des jeunes leaders avec une vision plus réaliste des changements globaux

Une mesure concrète, comme le suggèrent également les résultats de l’étude, serait de mieux associer les jeunes cadres aux décisions importantes. Ces derniers révèlent, sur les mêmes questions, une vision nettement plus sobre et donc apparemment plus réaliste des changements globaux. Par rapport à leurs homologues plus âgés, ils ne sont pas seulement nettement plus pessimistes quant à leur impact sur la stabilité et la prospérité. Ils sont également plus enclins à penser que les organisations ou alliances occidentales telles que l’OTAN, l’UE ou l’Organisation mondiale du commerce perdront de leur influence à l’avenir. Contrairement aux cadres supérieurs d’aujourd’hui, une majorité des Leaders of Tomorrow (62%) ne croit pas que les accords commerciaux ouverts et les politiques économiques coopératives créent une croissance robuste et inclusive et des marchés interconnectés.

De même, une majorité de ce groupe ne pense pas que les coalitions internationales et les réformes des structures de gouvernance mondiale favoriseront une nouvelle ère de coopération et de stabilité mondiales.

«L’expérience est précieuse, mais elle est un frein lorsqu’elle s’accroche à des modèles de pensée dépassés, là où une réorientation courageuse est nécessaire», explique Felix Rüdiger, co-auteur du rapport VOLOT du Symposium de St-Gall. Les entreprises seraient donc bien avisées de prendre au sérieux la perspective des Leaders of Tomorrow et de se préparer à des bouleversements géopolitiques profonds et durables. Les auteurs de l’étude recommandent donc d’impliquer plus tôt les jeunes cadres dans les décisions stratégiques. Leurs perspectives pourraient être décisives pour rendre les entreprises plus résilientes et plus aptes à agir sur le plan géopolitique.

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