Tessin: croissance «remarquable» malgré les difficultés

AWP

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Selon BAK Basel, le PIB réel du canton italophone a grimpé de 25,2% entre 2005 et 2016, contre 22,5% au niveau national.

Le Tessin a vu son économie croître de manière plus dynamique que la moyenne suisse entre 2005 et 2016, et ce malgré la crise qu’ont traversée certains secteurs-clés comme la place financière et le tourisme. La croissance du canton italophone est «remarquable», même en comparaison internationale, relève l’institut de recherches économiques BAK Basel dans une étude mandatée par la Chambre de commerce tessinoise (CC-TI) présentée mercredi à Lugano.

Entre 2005 et 2016, le produit intérieur brut (PIB) du Tessin a crû en termes réels - c’est-à-dire ajusté des variations de prix - de 2,1% par année en moyenne. Pendant cette période, seule l’année 2009 a connu une croissance négative (-2,5%) en raison de la crise financière, alors que l’exercice 2015, marqué par le «choc du franc» (levée du taux plancher face à l’euro), s’est soldé par un ralentissement (+0,4%).

A titre de comparaison, la croissance du PIB réel sur les douze ans que couvre l’étude a été de 22,5% au niveau national, contre 25,2% pour le Tessin, et d’environ 13% en Europe occidentale et de 17% aux Etats-Unis, alors qu’en Italie, l’évolution a été négative de près de 5%.

Le secteur qui a connu la plus forte croissance entre 2005 et 2016 au sud des Alpes est celui de l’industrie pharmaceutique, avec une progression annuelle moyenne de 9,4%. Les services d’assistance sociale non résidentielle ainsi que les produits chimiques se distinguent également avec une croissance moyenne de plus de 6% à l’échelle du canton sur l’ensemble de la période.

EMPLOI EN HAUSSE MARQUÉE

Sur le front de l’emploi, le Tessin a vu le nombre d’équivalents temps plein (ETP) bondir de plus d’un cinquième sur douze ans, contre moins de 15% de moyenne nationale. «Dans la période sous revue, les agglomérations de Zurich, Lugano et Chiasso-Mendrisio présentent une excellente augmentation de l’emploi, avec un taux annuel moyen de 2%», soulignent les experts de BAK Basel.

En fonction de la proximité avec la frontière, le nombre de travailleurs frontaliers participant à la hausse de l’emploi varie. Si à Bellinzone ces derniers représentent moins de la moitié des nouvelles embauches, à Lugano, à Locarno et surtout dans la région de Chiasso-Mendrisio, ils sont majoritaires.

Les auteurs de l’étude notent cependant que la forte augmentation du nombre de frontaliers et la croissance démographique pendant la période sous revue n’ont pas eu d’effet négatif sur le taux de chômage. «Au cours des dernières années, l’opportunité de trouver un emploi est restée inchangée pour la population indigène», assurent-ils.

En 2016, le PIB nominal par personne, qui mesure «le bien-être moyen d’une économie régionale», selon les auteurs de l’étude, s’est avéré légèrement supérieur à la moyenne suisse, à 82’000 francs. Les moteurs économiques cantonaux que sont les agglomérations de Lugano et de Chiasso-Mendrisio dépassent tous deux la barre des 100’000 francs par tête. Ils se situent ainsi à peu près au niveau de Genève et au-dessus de Lausanne, mais à bonne distance de Zurich, leader du classement à presque 140’000 francs.

Les économistes bâlois prédisent encore de beaux jours à l’économie tessinoise, avec une croissance moyenne de 1,7% entre 2017 et 2025. Le ralentissement du rythme de croissance est attendu dans toutes les régions, à l’exception des agglomérations de Genève (+1,8%) et de Locarno (+1,5%). Pour la ville au bord du lac Majeur toutefois, la base de comparaison est favorable, avec une croissance moyenne inférieure à 1% entre 2005 et 2016.
 

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