Sulzer a vu son bénéfice net plonger l’an dernier

AWP

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Le profit net s’est inscrit à 28 millions de francs, bien loin des 140,7 millions dégagés en 2021. Un dividende inchangé est toutefois proposé.

Plombé par l’abandon de ses activités en Russie, Sulzer a vu son bénéfice dégringoler l’an dernier. Alors que les revenus, les entrées d’ordres et la rentabilité opérationnelle du groupe industriel zurichois ont progressé, le profit net s’est inscrit à 28 millions de francs, bien loin des 140,7 millions dégagés en 2021. Un dividende inchangé est toutefois proposé.

Dans le communiqué diffusé lundi, Sulzer précise que le bénéfice net aurait crû de 15% par rapport à 2021 en excluant l’impact du désengagement en Russie. Le résultat opérationnel avant intérêt et impôts (Ebit), également plombé par les amortissements des affaires russes ainsi que polonaises, a lui aussi fortement reculé, de près de moitié, passant en l’espace d’un an de 221,8 à 111,4 millions de francs.

En revanche, le résultat opérationnel avant intérêts, impôts et amortissement (Ebita) a crû de 8,6% à 317,6 millions de francs, la marge correspondante ressortant elle à 10%, contre 9,3% douze mois auparavant. L’entreprise de Winterthour attribue notamment l’embellie à une discipline constante en matière de coûts.

Les entrées de commandes ont progressé de 9,1% hors effets de change et changement intervenus dans le périmètre de consolidation à 3,42 milliards de francs, le carnet d’ordres s’établissant à fin décembre 2022 à 1,84 milliard, contre 1,72 milliard un an auparavant. Quant aux revenus, ils ont progressé de 1,8% à 3,18 milliards.

Bénéfice net bien moindre qu’attendu

La performance s’est révélée légèrement supérieure aux anticipations des analystes au niveau des commandes et de l’Ebita, les autres valeurs s’affichant en deçà des attentes, en particulier pour le bénéfice net. Sondés par AWP, les experts tablaient en moyenne sur des entrées de commandes de 3,41 milliards de francs, des revenus de 3,19 milliards, un résultat opérationnel Ebita de 313 millions et un bénéfice net de 72 millions.

Malgré la chute du bénéfice net, le conseil d’administration, désireux de marquer sa confiance dans les performances futures du groupe, proposera aux actionnaires lors de l’assemblée générale du 19 avril prochain le versement d’un dividende de 3,19 francs par action, un montant identique à celui versé au titre de l’exercice précédent.

Evoquant l’exercice en cours, Sulzer se veut optimiste, à la faveur d’un carnet de commandes solide. Le groupe anticipe une poursuite de la croissance sur ses marchés malgré les incertitudes persistantes. Une croissance des ordres de 3 à 6% est prévue, alors que les revenus devraient croître de 7 à 9% et la marge opérationnelle Ebita se fixer plus de 10%. Le bénéfice net devrait aussi augmenter.

 

Le groupe remanie et étoffe son conseil d’administration

Le conglomérat industriel Sulzer, dirigé et présidé par Suzanne Thoma, procède à des ajustements au sein de son conseil d'administration.

Le départ annoncé de Peter Bichsel et Hanne Birgitte Breinbjerg Soerensen doit faire place à l'arrivée de trois nouveaux membres, portant le total à sept. La multinationale winterthouroise proposera notamment la candidature de Hariolf Kottmann, ancien directeur général (CEO) et ex-président du chimiste Clariant, en plus des dossiers de Prisca Havranek-Kosicek et de Per Utnegaard.

Présidente depuis un an et patronne de Sulzer depuis quelques mois, Suzanne Thoma renoncera par ailleurs à ses mandats au comité de rémunération et à la tête de celui des nominations.

Intégré au sein de l'organe de surveillance en 2022, Markus Kammüller doit accéder au statut d'administrateur indépendant en chef, qui lui permettra de piloter le futur comité de gouvernance. Il doit en outre être désigné vice-président du conseil.

De plus amples détails sur le chantier de restructuration de l'organe de surveillance seront présentés dans l'invitation à l'assemblée générale ordinaire, dont la tenue est agendée au 19 avril.

Sulzer Suzanne Thoma avait pris mi-octobre l'an dernier la haute main sur l'exécutif du groupe également, évinçant au passage le directeur général Frédéric Lalanne six mois à peine après sa promotion à ce titre. L'ancienne patronne de BKW se propose depuis de mener un examen exhaustif et approfondi de la stratégie du groupe industriel winterthourois.

La responsable doit conserver la double casquette de présidente exécutive au moins jusqu'au déploiement de la première étape de la future feuille de route. Les premières conclusions de ce passage en revue sont attendues d'ici fin juin.

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