Succession Sommaruga: Daniel Jositsch à l’encontre de la présidence du PS

AWP

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Le sénateur socialiste zurichois annonce être candidat au Conseil fédéral alors que la tête du parti souhaite une représentation féminine.

Daniel Jositsch est candidat à la succession de Simonetta Sommaruga, contre l’avis de la présidence du PS qui veut un ticket exclusivement féminin. Le sénateur socialiste zurichois l’a annoncé mardi, en excluant une candidature sauvage.

Il est ainsi le premier candidat à sortir du bois officiellement. «J’ai l’expérience et les qualités nécessaires» pour devenir conseiller fédéral, a lancé le Zurichois, membre de l’aile centriste du parti, devant les médias à Berne.

Problème, la présidence de son parti ne l’entend pas de cette oreille. Dès l’annonce de la démission de Simonetta Sommaruga mercredi dernier, les dirigeants du PS ont dévoilé leur volonté de présenter deux femmes pour lui succéder.

Un choix que les co-présidents et députés, Mattea Meyer (ZH) et Cédric Wermuth (AG), ont défendu en invoquant l’égalité des droits entre hommes et femmes, qui doit aussi prévaloir à l’interne. Avec Alain Berset, le PS a déjà son ministre masculin.

Discrimination?

Cette exigence est «discriminatoire» aux yeux de Daniel Jositsch. Faire acte de candidature au Conseil fédéral n’a rien à voir avec la question de l’égalité, «que je partage pleinement».

Mais une élection au Conseil fédéral est un cas particulier. Une certaine «flexibilité» est nécessaire, afin de trouver les meilleurs candidats possibles.

Aucune constellation n’est de plus idéale. L’égalité de traitement absolue entre hommes et femmes ou entre régions linguistiques est impossible à garantir dans un si petit collège gouvernemental, fait valoir Daniel Jostisch. Et de rappeler que le PS a eu deux ministres femmes durant une année, avec Micheline Calmy-Rey et Simonetta Sommaruga.

Respect du ticket

Daniel Jositsch entend désormais proposer au groupe parlementaire socialiste de ne pas fixer de limite de ce genre, lors d’une réunion décisive le 18 novembre. Il déposera un amendement en ce sens, ou un autre député le fera pour lui.

«Je veux être nominé par la fraction», a pris soin de préciser M. Jositsch. Si cette dernière décide de lancer deux femmes et aucun homme, tout candidat devra le respecter. «Je pourrai vivre avec».

Mais le fait qu’on l’empêche de se porter candidat à la candidature ne passe pas chez Daniel Jositsch. Si cela devait arriver, «j’aurais un problème avec cette décision. Dans ce cas, je verrai avec le parti quelles suites donner à tout cela.»

«Je ne changerai jamais de parti», a-t-il encore souligné. Et d’exclure aussi une candidature sauvage. A la question de savoir s’il accepterait une élection sans être officiellement candidat du PS, Daniel Jositsch a botté en touche, réaffirmant sa loyauté au parti mais soulignant le caractère inédit d’une telle situation.

Candidatures féminines à venir

Le candidat à la candidature n’a au final pas caché sa préférence pour un ticket à trois, deux femmes et un homme, ou plutôt deux femmes et Daniel Jositsch, comme il l’a laissé entendre en souriant.

Jusqu’ici, les papables féminines ont indiqué réfléchir à une candidature. La conseillère aux Etats Eva Herzog (BS), les députées Flavia Wasserfallen (BE) et Edith Graf-Litscher (TG), la ministre bernoise Evi Allemann et l’ex-ministre jurassienne et conseillère aux Etats Elisabeth Baume-Schneider, seule Romande encore citée dans les médias, devraient dévoiler leurs intentions sous peu.

Plusieurs autres ont déjà renoncé: l’Argovienne Pascale Bruderer, ancienne conseillère aux Etats, les deux conseillères d’Etat vaudoises Rebecca Ruiz et Nuria Gorrite, la conseillère d’Etat zurichoise Jacqueline Fehr et les conseillères nationales Nadine Masshardt (BE) et Priska Seiler-Graf (ZH). La conseillère aux Etats Marina Carobbio (TI) a aussi dit non.

Les personnes intéressées par une candidature ont jusqu’au 21 novembre pour le faire. Lors de sa séance de préparatoire des 18 et 19 novembre 2022, le groupe socialiste aux Chambres fédérales décidera des critères retenus pour les candidatures. Puis il nommera le ticket retenu lors d’une séance extraordinaire le 26 novembre.

L’élection du siège socialiste aura lieu le 7 décembre devant les Chambres fédérales, juste après celle devant régler la succession d’Ueli Maurer.

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