SIX: plongeon de la rentabilité semestrielle

AWP

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Le produit d’exploitation a progressé de 8%. La rentabilité a par contre été en berne. Le résultat d’exploitation a chuté de 15% et le bénéfice net de 19% entre janvier et juin.

Le groupe de services financiers et opérateur de la Bourse suisse SIX a vu au premier semestre sa rentabilité plombée par les charges de restructuration, ces dernières n’ayant été compensées que partiellement par des recettes qui ont atteint pour la première fois la barre du milliard.

Le produit d’exploitation a progressé de 8% à 1 milliard de francs, en incluant l’activité de trafic de paiement vendue en mai au français Worldline.

La rentabilité a par contre été en berne, en raison de charges opérationnelles plus que doublées à 854 millions de francs. Le résultat d’exploitation (Ebit) a ainsi chuté de 15% sur un an à 139 millions de francs et le bénéfice net a plongé de 19% à 100,7 millions entre janvier et juin, a détaillé mardi le groupe dans un communiqué.

SIX a justifié cette déconvenue opérationnelle par les charges de restructuration issues du programme d’optimisation «SIX2020». La société a en effet décidé de repositionner ses activités dans le négoce de titres et le trafic de paiement. L’entreprise a également mis sur pied une division Innovation & Digital.

Mi-mai, SIX avait annoncé la cession au français Worldline de l’unité Payment Services - en charge du trafic de paiement - pour 2,3 milliards d’euros (2,6 milliards de francs). L’opération comprend l’émission de 49,1 millions de nouvelles actions Worldline et un apport en numéraire de 338 millions de francs. L’accord prévoit également le versement par Worldline au 2e trimestre 2020 d’une compensation d’un maximum de 139 millions d’euros, en fonction de l’évolution des affaires du groupe hexagonal.

A l’issue de l’opération, attendue au quatrième trimestre, le groupe informatique Atos verra sa participation dans Worldline se réduire de près de 70% actuellement à 51%. SIX détiendra pour sa part 27% de son partenaire français.

La cession de l’activité de trafic de paiement se traduira cependant par une chute des résultats du groupe SIX. La division a en effet enregistré au premier semestre des recettes de 428,2 millions de francs et un bénéfice opérationnel de 36,8 millions.

Les activités poursuivies ont quant à elles dégagé des ventes de 572,5 millions de francs et un Ebit de 102,2 millions.

Parmi les autres activités du groupe, Securities & Exchanges - chargée de l’exploitation de la Bourse suisse et du règlementent des transactions - a vu son résultat opérationnel atteindre 109,2 millions de francs. En raison de la restructuration des unités, une comparaison annuelle au niveau des divisions n’est pas possible.

L’activité Payments - dédiée aux systèmes de paiement intégrés - a atteint 20,5 millions en matière de résultat d’exploitation. Cette activité sera renommée dans le courant de l’année en Banking Services. Les informations financières (Financial Information) ont vu ce chiffre clé s’établir à 58,9 millions.

Le segments Cards - qui sera géré avec le français Worldline - a vu son bénéfice d’exploitation s’établir à 52,1 millions.

équivalence des places boursières

La vente de l’activité de services de paiements à Worldline va propulser vers le haut le bénéfice annuel de SIX, a indiqué à AWP le directeur financiers Daniel Schmucki. L’opération doit en effet dégager un apport exceptionnel de 3 milliards de francs.

Cet apport exceptionnel n’aura cependant pas d’incidence sur la trésorerie du groupe et ne sera donc pas reversé sous forme de dividende aux actionnaires de SIX, quelque 130 banques, a averti M. Schmucki.

Le montant précis du bénéfice annuel dépendra du cours de l’action Worldline et du taux de conversion euro-franc le jour de la finalisation de la transaction, agendée au quatrième trimestre, a détaillé le directeur financier.

Une ombre plane cependant au-dessus de la Bourse suisse, son équivalence avec les autres places européennes n’ayant été prolongée par Bruxelles que d’ici la fin de l’année. Sans cette reconnaissance, les courtiers et investisseurs dans l’UE seraient coupés du négoce en Suisse.

Selon le ministre des Finances Ueli Maurer, le volume du négoce pourrait s’effondrer de 70% à 80%, soit plusieurs centaines milliards de francs, sans cette reconnaissance.

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