Roche tient aisément ses promesses de croissance sur neuf mois

AWP

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Les revenus des médicaments ont enflé de 12% à 36,66 milliards, tandis que les dispositifs de diagnostic ont grappillé 1% à 9,51 milliards. L'action a fléchi.

Le laboratoire rhénan Roche a largement concrétisé ses propres ambitions de croissance sur les neuf premiers mois de l’année, affichant des recettes en hausse de 9%, ou 10% hors effets de changes, à 46,07 milliards de francs. La direction a resserré son objectif de croissance à court terme dans le haut de la fourchette précédemment articulée.

Les revenus des médicaments ont enflé de 12% à 36,66 milliards, tandis que ceux des dispositifs de diagnostic ont grappillé 1% à 9,51 milliards.

Les franchises dans la sclérose en plaques (Ocrevus) et l’hémophilie A (Hemlibra), de même que les anticancéreux Tecentriq, Perjeta et Avastin ont plus que compensé l’érosion des revenus de l’Herceptin et du Mabthera/Rituxan, confrontés à une concurrence croissante des biosimilaires en Europe principalement, souligne le compte-rendu publié mercredi.

La performance d’ensemble décoiffe les attentes les plus optimistes formulées par les analystes du consensus AWP, qui plafonnaient le chiffre d’affaires à 45,93 milliards de francs.

Déclin modéré en Europe

Encore relativement épargné par l’arrivée de répliques des médicaments biologiques dont la protection des brevets a expiré, les Etats-Unis ont étoffé leur contribution de 14% à 20,04 milliards de francs, à taux de changes constants. Au Japon, les ventes ont accéléré de 11% à 3,08 milliards.

Le Vieux continent par contre a subi une érosion de 1% à 6,31 milliard, imputée à l’élagage d’un tiers des revenus du Mabthera/Rituxan et de 44% de ceux de l’Herceptin. «Je perçois une probabilité non négligeable pour que nous renouions avec une croissance marquée en Europe, dès que l’effet biosimilaires aura été digéré», a assuré le nouveau responsable de l’unité Pharmaceuticals, William Anderson, en conférence de presse.

Le reste du monde a affiché une progression de 20% à 7,14 milliards, attribuée principalement à l’essor des anticancéreux du groupe sur le prometteur marché chinois.

Seul de croissance relevé

La direction a pour la troisième fois en autant de partiels relevé ses prévisions de croissance pour l’année en cours à près de 10%, contre 5 à 9% au dernier pointage. Le bénéfice par bon de jouissance de base doit toujours suivre une courbe similaire, hors effets de changes. Les actionnaires pourront compter sur une rémunération en hausse.

La direction a par ailleurs tenu à balayer les craintes d’une instauration par Washington de taxes douanières sur les produits pharmaceutiques helvétiques, relayées par la presse ces derniers jours.

«Je suis convaincu que ces articles se basent sur des faits erronés», a assuré le directeur général Severin Schwan, notant que le pays de l’oncle Sam exporte bien plus de médicaments qu’il n’en importe et que Roche même produit plus aux Etats-Unis à destination d’autres marchés, que l’inverse.

Biosimilaires indolores aux Etats-Unis

Les analystes saluent une concurrence pour l’heure imperceptible des biosimilaires outre-Atlantique, en plus d’un essor remarqué des recettes des nouveaux traitements.

Les revenus en Europe et au Japon ont certes pâti de la concurrence des biosimilaires, mais l’impact redouté d’une propagation aux Etats-Unis a jusqu’ici pu être esquivé, relève ainsi la Banque cantonale de Zurich (ZKB).

La performance des nouveaux produits laisse par ailleurs augurer une poursuite durable de la croissance. L’Ocrevus contre la sclérose en plaques et l’Hemlibra contre l’hémophilie A ne devraient pas rencontrer de concurrence notable avant les calendes grecques.

Le Tecentriq de son côté ne semble plus en mesure de répliquer le succès du Keytruda du concurrent Merck and Co, mais les récents lancements et les prochaines homologations devraient être à même d’atténuer cette toute relative déception, anticipe la ZKB.

A la Bourse, le bon de jouissance Roche a terminé en baisse de 1,6% à 285,70 francs, dans un SMI en recul de 0,16%. Des courtiers ont parlé de prises de bénéfices.

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