Roche relève ses ambitions au terme d’un semestre de croissance

AWP

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Les activités pharmaceutiques comptabilisent des recettes inescomptées, tandis que la petite division Diagnostics stagne. L'action progresse.

Le laboratoire rhénan Roche relève ses projections pour l’ensemble de l’exercice, après avoir réalisé une performance supérieure aux attentes du marché à mi-parcours. Les activités pharmaceutiques notamment ont comptabilisé des recettes inescomptées grâce entre autres à une résistance remarquée aux répliques biosimilaires des principales sources de revenus, tandis que la petite division Diagnostics a stagné.

La direction réaffirme au passage sa conviction de pouvoir surcompenser l’arrivée de biosimilaires pour l’ensemble de ses trois principaux moteurs de vente sur l’important marché américain, mettant en exergue - outre les nouveau produits - un potentiel de croissance sur le terrain du diagnostic dans l’Empire du Milieu.

Le concurrent américain Amgen a certes lancé des répliques de l’Herceptin et de l’Avastin ces derniers jours, mais à ses propres risques, a tenu à souligner le directeur général Severin Schwan. Les dernières bisbilles juridiques autour des droits de propriété intellectuelle n’ayant pas encore trouvé leur épilogue, Amgen pourrait le cas échéant être amené à devoir indemniser Roche pour un manque à gagner indûment induit.

Le chiffre d’affaires semestriel s’est établi à 30,47 milliards de francs, en hausse de 8% sur un an. Pharma a généré une contribution de 24,19 milliards (+11%) et Diagnostics de 6,28 milliards. L’excédent d’exploitation de base - apuré de tout élément jugé exceptionnel par la direction - a bondi de 11% à 12,36 milliards. Le bénéfice net s’est envolé de 18% à 8,90 milliards, ou 8,62 milliards après déduction des minoritaires.

Les revenus correspondent ainsi au plafond des projections des analystes consultés par AWP, tandis que la rentabilité a dépassé les prévisions les plus optimistes.

Sur l’entier de 2019, la direction entend désormais afficher une croissance de 5 à près de 10% hors effets de changes et le bénéfice par bon de jouissance de base doit suivre une courbe similaire. Roche visait jusqu’ici une progression de ces deux indicateurs autour de 5%. Les actionnaires peuvent toujours compter sur une nouvelle progression de leur rémunération.

Les vieilles recettes résistent, les nouvelles progressent

Ces perspectives reposent notamment sur les médicaments lancés depuis 2012, même si les trois moteurs de ventes vieillissants - l’Avastin, le Mabthera/Rituxan et l’Herceptin - représentent toujours avec un chiffre d’affaires cumulé presque stable de plus de 10 milliards quelque 40% des recettes du l’unité Pharma.

Fers de lance du renouvellement de la palette de produits, le Perjeta (cancer du sein) a étoffé sa contribution de plus d’un tiers à 1,76 milliard et l’Ocrevus (sclérose en plaques) de près de deux tiers à 1174 milliard. Les revenus de l’anticancéreux diversifié Tecentriq ont été multipliés par plus de deux à 782 millions.

Trop récent pour figurer dans la base de comparaison, le traitement prophylactique de l’hémophilie A Hemlibra avait déjà franchi le demi-milliard de recettes à mi-parcours.

Confiance contagieuse

La confiance de la direction dans sa capacité à surcompenser l’impact croissant des biosimilaires impressionne les analytes.

«Blasé face aux biosimilaires, Roche relève ses objectifs», résume Credit suisse dans une note. La banque aux deux voiles note que le trio de nouvelles substances composé de l’Ocrevus, de l’Hemlibra et du Tecentriq a généré 170 millions de plus qu’escompté. La Banque cantonale de Zurich rappelle que rares étaient les analystes à miser sur un relèvement des perspectives pour l’année en cours.

Jefferies remarque que l’excédent d’exploitation a bénéficié d’éléments exceptionnels, nuançant la qualité de la rentabilité affichée. Le colosse pharmaceutique bâlois n’en demeure pas moins la grosse valorisation boursière européenne préférée de la banque d’investissement étasunienne.

A la Bourse suisse, le bon de jouissance Roche s’est enrobé de 0,2% à 264,35 francs, alors que le SMI des valeurs vedettes a clôturé en recul de 0,31%.

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