Roche comble les attentes sur neuf mois

AWP

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La direction affine son ambition de croissance pour l’ensemble de l’exercice autour de 5%, contre entre 1% et 5% jusqu’à présent.

Le mastodonte pharmaceutique et du diagnostic Roche a enregistré entre juillet et fin septembre une poursuite du rétablissement de ses activités dans les médicaments, parallèlement à une amorce d’essoufflement des ventes de tests Covid-19. La direction affine dans la foulée son ambition de croissance pour l’ensemble de l’exercice autour de 5%, contre entre 1% et 5% jusqu’à présent.

Sur les neuf premiers mois de l’année, le groupe rhénan a engrangé un chiffre d’affaires de 46,68 milliards de francs, en hausse de 6% ou 8% hors effets de changes, détaille le compte-rendu diffusé mercredi.

L’unité Pharmaceutiques accuse toujours une contraction de 3% à 33,38 milliards. Hors effets de change, le cœur d’activité de Roche a néanmoins renoué avec son niveau d’il y a un an. Diagnostics - sous les feux de la rampe depuis l’éclatement de la pandémie - affiche un bond de 38% à 13,31 milliards. Les ventes de tests Covid-19 ont représenté à elles seules 3,5 milliards.

La performance s’avère peu ou prou conforme aux attentes des analystes, légèrement supérieure pour Pharmaceuticals et quelque peu moindre pour Diagnostics.

Effet biosimilaire sur le déclin

Sur le seul troisième trimestre, les ventes de médicaments ont rebondi de 5% à 11,71 milliards. La concurrence des versions biosimilaires des moteurs de ventes vieillissants s’est traduite par un élagage de 42% des recette du Mabthera/Rituxan à 589 millions, de 37% de celles d’Avastin à 745 millions et de 24% de celles d’Herceptin à 665 millions.

L’érosion a néanmoins été partiellement compensée par l’essor de produits plus récemment lancés comme l’Hemlibra (+36% à 779 millions) ou le Tecentriq (+22% à 878 millions), ainsi par les traitements employés contre la Covid-19 que constituent l’Actemra (+57% à 1,05 milliard) et le fameux cocktail d’anticorps Ronapreve découvert par le partenaire Regeneron et homologué en début d’année (489 millions).

Les recettes des tests et matériels d’analyse ont, elles, enflé de 18% à 4,26 milliards. «La demande pour les tests coronavirus est demeurée élevée au troisième trimestre en raison du variant Delta (...) contribuant à la forte croissance des recettes», a souligné en téléconférence de presse le directeur général (CEO) Severin Schwan.

Les revenus de ces tests ont néanmoins connu un premier coup de frein depuis l’éclatement de la pandémie en début d’année dernière, retombant à 1,0 milliard contre 1,3 milliard sur le trimestre précédent.

Ambitions de rentabilité reconduites

Sur le plan stratégique, Roche entend toujours faire évoluer sa rentabilité de base dans la même proportion que ses recettes en 2021, à changes constants. Les actionnaires peuvent aussi encore compter sur une progression de leur rémunération.

L’impact des versions de substitution des moteurs de ventes vieillissants en oncologie demeure devisé pour l’ensemble de l’exercice à 4,6 milliards de francs, mais la direction anticipe une poursuite de l’atténuation de ce handicap au cours des prochains partiels.

La copie rendu n’a pas pleinement convaincu les analystes, nonobstant des recettes dans l’ensemble supérieures à leurs pronostics. Le relèvement de l’objectif de croissance était, lui, largement anticipé.

«Le dépassement dans la pharma est imputable à l’Actemra qui a profité de la pandémie, ainsi qu’à un ralentissement de l’érosion des recettes des incontournables traitements oncologiques par les biosimilaires», résume Stefan Schneider, analyste chez Vontobel.

Si l’anticancéreux Tecentriq et le traitement contre l’hémophilie Hemlibra ont tenu leurs promesses, l’Ocrevus contre la sclérose en plaques et l’Evrysdi contre l’amyotrophie spinale ont manqué le coche dans des proportions variables, relève Michael Leuchten, pour UBS.

A 10h15 le bon de jouissance Roche cédait 0,5% à 356,30 francs, après une entame de séance en vert pâle et à contre-courant d’un SMI en verve de 0,85%.

 

Amorce d’essoufflement pour les tests Covid-19
Roche a continué à profiter au troisième trimestre d’une demande élevée pour ses tests Covid-19. Revendiquant une position dominante sur cette franchise, le béhémoth rhénan a toutefois enregistré une amorce de tassement, à 1,0 milliard de francs, après 1,3 milliard au deuxième partiel et 1,2 milliard en début d’année.
«La demande pour les tests coronavirus est demeurée élevée au troisième trimestre en raison du variant Delta (...) contribuant à la forte croissance des recettes», souligne le directeur général (CEO) Severin Schwan, cité dans le compte-rendu intermédiaire diffusé mercredi.
Les revenus des tests avaient jusqu’ici connu une progression trimestrielle ininterrompue depuis le printemps 2020.
Le patron de la division Diagnostics Thomas Schinecker a indiqué en conférence de presse anticiper un maintien de la demande élevée dans le domaine.
Etroitement subordonné à l’évolution de la situation sanitaire, le segment Covid-19 constitue une part non négligeable des 4,26 milliards engrangés par l’unité au troisième trimestre.

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