Continuant d’affronter des marchés difficiles, en particulier en Europe, Geberit est parvenu à maintenir ses ventes l’an dernier. Le spécialiste st-gallois des techniques sanitaires a dégagé un chiffre d’affaires de 3,08 milliards de francs, un montant stable au regard de 2023. La marge opérationnelle Ebitda devrait toutefois avoir fléchi.
Ajusté des effets de change, lesquels ont pesé à hauteur de 76 millions de francs, le chiffre d’affaires a progressé de 2,5%, a annoncé jeudi le groupe établi à Rapperswil-Jona. La progression reflète dans son intégralité l’expansion des volumes, Geberit notant avoir amélioré sa position sur les marchés et aussi bénéficié du lancement de nouveaux produits.
La performance s’est révélée conforme aux prévisions des analystes, ces derniers ayant anticipé un chiffre d’affaires moyen de quelque 3,08 milliards de francs. Sur le seul 4e trimestre, les revenus ont toutefois reculé de 1,3% au regard de la période correspondante de 2023 à 685 millions de francs. A taux de change constants, ils ont progressé de 0,7%.
Des marchés toujours difficiles
Si sur l’ensemble de l’année 2024, les condition de marché sont demeurées «très difficiles» en Europe, les revenus n’en ont pas moins augmenté de 1,9% à taux de change constants. L’Europe de l’Est a enregistré une croissance supérieure à la moyenne (+7,1%), tout comme l’Italie (+6,2%), le Benelux (+3,8%) et, même l’Allemagne (+3,2%), en dépit d’un repli général de la construction outre-Rhin. L’Autriche a également connu une légère hausse (+0,3%).
En Suisse, le chiffre d’affaires a quasiment stagné au niveau de l’année précédente, affichant un infime tassement de 0,1%. En revanche, Geberit a subi des reculs en Europe de l’Ouest (-2,6%) et du Nord (-4,4%). Ailleurs dans le monde, les ventes ont bondi de 17,1% dans la région Proche-Orient/Afrique (+17,1%), en Amérique (+3,0%) et en Extrême-Orient/Pacifique (+0,2%).
Evoquant sa rentabilité, Geberit anticipe au titre de 2024 une marge opérationnelle au niveau Ebitda légèrement inférieure à celle de l’année précédente. Le groupe des rives du lac de Zurich dévoilera l’intégralité de sa performance financière 2024 le 6 mars prochain.
Après le fort recul de l’industrie de la construction depuis la mi-2022, la demande devrait se stabiliser dans le courant de l’année, prévoit Geberit. En Europe, les permis de construire n’ont certes fléchi que de 1% après neuf mois en 2024, mais d’importants marchés tels que l’Allemagne, les pays scandinaves et l’Autriche affichaient toujours un repli cumulé de 12%. Une évolution plus favorable est attendue dans le secteur des rénovations, lequel contribue à 60% des revenus de l’entreprise qui a célébré l’an dernier les 150 ans de sa fondation.
Indépendamment de l’évolution des marchés, Geberit entend mettre en oeuvre diverses «initiatives stratégiques» cette année. Le groupe de Suisse orientale a fait part de la fermeture l’an prochain de l’usine de céramique de Wesel, à une vingtaine de kilomètres au nord de Duisbourg, en Allemagne, laquelle emploie quelque 300 salariés.
De nombreuses suppressions d’emplois interviendront et une partie de la production sera transférée vers le site de Haldensleben, a précisé en conférence téléphonique le directeur général du groupe, Christian Buhl. Obsolète, le site affiche un potentiel de croissance limité.
Alors que les discussions avec les représentants du personnel sont en cours la fermeture entraînera une charge de 40 millions d’euros. Les économies annuelles sont elles chiffrées à 10 millions d’euros par an. Mais le groupe va aussi investir outre-Rhin dans la construction d’un nouveau centre logistique à Ibbenbüren, dans le Nord-Ouest du pays, près de la frontière néerlandaise.
Jeudi, la nominative Geberit a clôturé en perte de 3,2% à 493,60 francs, dans un indice phare SMI en hausse de 1,36%.