Le groupe zurichois a accru sa rentabilité, le bénéfice net revenant à ses actionnaires bondissant d’une année sur l’autre de près de moitié (+49,5%).
LafargeHolcim a réalisé une solide performance l’an dernier, atteignant déjà à mi-chemin l’essentiel des objectifs fixés à l’horizon 2022. Malgré un repli des ventes, le cimentier a fortement accru sa rentabilité, le bénéfice net revenant à ses actionnaires bondissant de près de moitié (+49,5%) à un niveau record de 2,25 milliards de francs.
Le résultat d’exploitation récurrent avant intérêts, impôts, dépréciations et amortissements (Ebitda), hors application de la norme comptable IFRS 16, s’est lui hissé à 6,15 milliards de francs, soit 2,3% de plus qu’en 2018, indique jeudi le groupe établi à Zurich. La marge correspondante s’est portée à 23%, contre 21,9% douze mois auparavant.
Exprimé sur une base comparable, soit hors effets de change et changements intervenus dans le périmètre de consolidation, l’Ebitda récurrent s’est étoffé de 6,5%. Le bénéfice d’exploitation (Ebit) a pour sa part bondi de 15,7% à 3,83 milliards de francs.
Le bénéfice net du groupe, après intérêts minoritaires et ajusté des amortissements et désinvestissements s’est lui envolé de pas loin d’un tiers (+32,1%) à 2,07 milliards de francs. La nette embellie en matière de rentabilité reflète notamment le tassement des charges de restructurations et de coûts de financement, explique LafargeHolcim. La multinationale a aussi tiré profit d’une charge fiscale moindre.
LafargeHolcim est parvenu à réduire fortement son endettement net, ce dernier reculant en un an de 4,7 milliards à 8,81 milliards de francs, a noté en conférence de presse la cheffe des finances Géraldine Picaud. Des désinvestissements pour 1,7 milliard et un emprunt hybride de 555 millions y ont aussi contribué.
Quant au chiffre d’affaires net, il s’est contracté de 2,7% à 26,72 milliards de francs, reflet des cessions opérées par la géant des matériaux de construction. Sur une base comparable, les revenus nets ont toutefois progressé de 3,1%.
Alors que les volumes livrés ont reculé dans l’ensemble des segments, la croissance des revenus illustre notamment la bonne tenue de la demande en Europe et en Amérique du Nord ainsi que des hausses de prix sur la plupart des marchés.
La performance s’est révélée plus ou moins conforme aux attentes des analystes. Sondés par AWP, les experts avaient anticipé un chiffre d’affaires moyen de 26,69 milliards de francs, un Ebitda ajusté de 6,12 milliards et un bénéfice net de 2,22 milliards. Seule la croissance des ventes en termes comparables s’est inscrite en-dessous de la prévision de 3,3%.
Le conseil d’administration proposera le versement aux actionnaires un dividende de 2 francs par action au titre de l’exercice sous revue, un montant identique à celui versé pour le compte de 2018.
Les objectifs fixés dans le cadre de la «stratégie 2022» ont quasiment tous déjà été atteints à mi-chemin, s’est pour sa part félicité le directeur général Jan Jenisch. Celui-ci a notamment relevé des valeurs record en matière de résultat d’exploitation, de bénéfice net, de bénéfice par action et de flux de liquidités, alors que l’entreprise a renforcé son bilan et sa position sur les marchés.
L’an dernier, le groupe a réalisé huit acquisitions, étoffant ses activités liées le béton prêt à l’emploi et aux granulats.
Evoquant ses perspectives, le numéro un mondial du ciment table sur des marchés demeurant solides cette année, notant toutefois que ses prévisions ne tiennent pas compte des conséquences de l’épidémie de coronavirus en Chine. A ce titre, M. Jenish a indiqué que les activités en Chine ont fortement ralenti, mais l’impact sur les résultats du groupe reste faible.
La croissance devrait rester vive cette année en Amérique du Nord, alors que les conditions cadre vont s’améliorer en Amérique latine et que la demande devrait à continuer à progresser dans la plupart des pays d’Europe. La région du Moyen-Orient et de l’Afrique continuera de représenter un défi. En Asie, l’inde devrait aussi connaître une évolution favorable, selon M. Jenish.
Pour l’exercice en cours, LafargeHolcim table sur une hausse de ventes sur une base comparable entre 3 et 5%. L’Ebit récurrent (3,83 milliards l’an dernier), devrait progresser d’au moins 7%.
A la Bourse suisse, l’action LafargeHolcim a bouclé la séance en repli de 0,6% à 45,94 francs, signant néanmoins la meilleure performance d’un SMI en recul de 2,92%.