Jeudi, l’euro est descendu à son plus bas niveau depuis octobre 2002 face au billet vert, à 0,9809 dollar pour un euro. La livre sterling, elle, a reculé jusqu’à 1,1212 dollar, pour la première fois depuis 1985.
La communication inattendue de la banque centrale américaine (Fed) mercredi, plus tranchante que prévu, a propulsé le dollar dans une nouvelle phase, qui pourrait l’emmener encore plus loin face aux autres monnaies.
Jeudi, l’euro est descendu à son plus bas niveau depuis octobre 2002 face au billet vert, à 0,9809 dollar pour un euro. La livre sterling, elle, a reculé jusqu’à 1,1212 dollar, pour la première fois depuis 1985.
Le relèvement d’un demi-point du taux directeur de la Banque d’Angleterre n’a pas permis à la devise britannique de s’en éloigner franchement et elle ressortait à 1,1253 dollars vers 18H45 GMT.
«C’est une décision plus prudente que ce qui était attendu par beaucoup», a commenté, dans une note, Susannah Streeter, d’Hargreaves Lansdown.
Il ne fait pas bon décevoir le marché ou simplement relever ses taux moins rapidement que la Fed dans ce climat de surenchère.
La Banque de Norvège a pu le vérifier, également jeudi, après avoir élevé son taux directeur d’un demi-point, pour le porter à son plus haut niveau depuis 2011.
Malgré cette troisième hausse consécutive, la couronne norvégienne a chuté face au dollar, au plus bas depuis près de deux ans et demi.
Quant à la Banque nationale suisse (BNS), le fait d’avoir monté son taux de 0,75 point de pourcentage, à 0,50%, altitude qu’il n’avait plus connu depuis plus de 13 ans, n’a que peu ému les cambistes.
Dans la foulée, ces derniers ont fait reculer le franc suisse au plus bas depuis deux semaines, non loin de la parité avec le dollar.
Melanie Debono, de Pantheon Macroeconomics, s’attend à ce que la BNS choisisse de relever ses taux à un rythme moins élevé que la Banque centrale européenne (BCE), pour éviter que sa devise ne s’apprécie trop face à l’euro.
Avant la réunion de la Fed, de nombreux analystes voyaient le dollar proche de son pic, mais, pour Brad Bechtel, de Jefferies, la nouvelle accélération, inattendue, de la Réserve fédérale mercredi, l’a fait entrer dans une nouvelle phase de conquête.
Si la hausse de 0,75 point de pourcentage du taux directeur de la Fed était prévue, les nouvelles prévisions des banquiers centraux, qui voient le taux flirter avec les 5% l’an prochain et pas de baisse avant 2024, ont pris de court les investisseurs.
En outre, souligne Brad Bechtel, «on approche de la fin de l’année, qui est généralement marquée par une demande de dollars» pour assurer de la liquidité, «ce qui l’aide souvent à monter».
Quant à l’escalade de la guerre en ukrainienne, elle joue, elle aussi, pour le «greenback», qui reste la devise refuge par excellence.
Face au roi dollar, elles sont peu de devises «à pouvoir résister à la pression qui monte», observe Brad Bechtel, malgré le balai des hausses de taux un peu partout dans le monde.
Il cite le Mexique, le Brésil et l’Indonésie, qui se distinguent par des taux d’intérêt réels (hors inflation) élevés, des ressources naturelles importantes et une balance commerciale «correcte».
Peso mexicain et real brésilien ont ainsi résisté à la nouvelle flambée du dollar ces dernières semaines.