Plombé par le COVID-19, Kudelski creuse ses pertes

AWP

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Kudelski a enregistré un chiffre d’affaires au premier semestre en repli de 20,1% en comparaison annuelle à 292,8 millions de francs.

Le groupe technologique Kudelski a annoncé des résultats semestriels largement inférieurs aux prévisions. Plombée par la pandémie de coronavirus, la société vaudoise a creusé ses pertes et a eu massivement recours au chômage partiel. Fin juin, les effectifs employés affichaient ainsi 489 équivalents plein-temps de moins que six mois plus tôt, soit une réduction de 14%.

Kudelski a enregistré un chiffre d’affaires au premier semestre en repli de 20,1% en comparaison annuelle à 320,1 millions de dollars (292,8 millions de francs).

La perte nette a été creusée à 27,1 millions de dollars, contre 20,4 millions à la même période l’année dernière, détaille un compte-rendu intermédiaire publié jeudi.

Ces résultats sont largement inférieurs aux prévisions du consensus AWP. Les analystes tablaient en effet sur un chiffre d’affaires de l’ordre de 384,3 millions de dollars et d’un bénéfice net à 0,9 millions.

Pour le directeur général, André Kudelski, c’est le centre d’activité Skidata qui a été le plus handicapé par la crise. Public Access a en effet enregistré un recul de ses ventes de 23,6% sur un an à 121,6 millions. La division était déjà en recul auparavant et l’entreprise y avait annoncé fin décembre 2019 la suppression d’une centaine de postes au cours du premier semestre 2020.

Entre fin décembre 2019 et fin juin 2020, les effectifs du groupe ont été rabotés de 489 équivalents temps plein (ETP), soit 14% de l’effectif total. Il ne s’agit toutefois pas que de suppressions de postes. Dans ce chiffre, sont comptabilisés les postes de Skidata, mais aussi les employés qui ont été placés en chômage partiel depuis l’éclatement pandémie, faute d’un volume de travail plus important.

Ceux-là devraient pouvoir retrouver progressivement un rythme de travail normal. «Il n’y a pas de suppression de postes supplémentaires annoncées aujourd’hui, a insisté M. Kudelski.

La crise comme opportunité

«Alors que nous prévoyons un retour progressif à la normale, nous n’arriverons pas à rattraper l’impact du Covid-19 qui nous a touché au premier semestre» a en revanche admis le patron du groupe.

La pandémie a en effet engendré des reports ou des annulations de projets et «plusieurs de nos clients ont mis du temps à s’adapter à cette nouvelle réalité» a-t-il poursuivi.

Celui-ci considère cependant que cette crise, qui a accéléré la tendance à la numérisation, pourrait représenter de nouvelles opportunités pour le groupe. «L’impact d’une telle crise n’est pas instantané et se propage à des rythmes différents. Si nous avons vu des retards dans le déploiement de nombreux projets, nous observons aussi aujourd’hui des développements positifs et de nouvelles opportunités», a déclaré le patron du groupe vaudois.

Il a par exemple cité les systèmes de traçages de personnes contaminées au Covid-19 ou ceux qui contrôlent la température de passants.

Interrogé par AWP sur des investissements dans ces débouchés potentiels, André Kudelski a indiqué qu’il ne s’agirait pas de les augmenter, mais plutôt de revoir les priorités de la société et de ventiler les investissements de manière différente. Et de conclure: «Ce type de pandémie créée des nouveaux besoins, notamment en termes de technologies, et donc des opportunités auxquelles nous sommes à même de répondre».

Une porteur en chute libre

Pour Vontobel, Kudelski a bouclé un premier semestre bien plus faible qu’attendu, avec en particulier le secteur de la TV numérique qui «a souffert plus que prévu» malgré des revenus solides. Même si l’entreprise prévoit un environnement plus propice aux échanges en deuxième partie d’année, la banque anticipe une hausse de ses dépenses et des préoccupations autour de son niveau d’endettement. Elle maintient sa recommandation à «hold».

Pour la banque cantonale de Zurich (ZKB), la réduction des coûts par Kudelski n’a pas suffi à maintenir le résultat d’exploitation au niveau des attentes. Elle anticipe une baisse des perspectives du groupe sur ses résultats pour l’exercice 2021.

Pour la suite de son exercice, la société s’attend à un Ebitda compris entre 45 et 55 millions de dollars pour l’ensemble de l’année 2020. Elle anticipe également une progression dans les revenus des segments cybersécurité, IoT, Accès Public et TV digitale, dans laquelle certains clients ont reporté leurs projets au second semestre.
 

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