Perspectives obstruées sur le marché automobile suisse

AWP

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Après une année 2019 à haut niveau, les années à venir risquent d’essuyer un net recul, ont indiqué BAK Economics et l’Union professionnelle suisse de l’automobile.

Le marché suisse des voitures neuves se trouve en phase de saturation, de l’avis de l’institut économique BAK Economics. En 2019, la barre des 300’000 nouvelles immatriculations devrait certes encore être atteinte, mais les années à venir risquent d’essuyer un net recul, ont indiqué lundi BAK Economics et l’Union professionnelle suisse de l’automobile dans un communiqué commun.

Les chiffres solides de cette année s’expliquent par des effets de rattrapage liés aux retards de livraison provoqués par le passage à la nouvelle procédure WLTP (Worldwide Harmonised Light Vehicle Test Procedure). En septembre 2017, les constructeurs se sont en effet vu imposer un changement du système de mesures des consommations et rejets d’émissions des véhicules pour prendre en compte une utilisation plus réaliste d’un véhicule dans la vie de tous les jours.

En outre, l’imposition d’une valeur limite de CO2 plus stricte à partir de 2020 devrait inciter davantage les importateurs à immatriculer cette année encore des véhicules émettant beaucoup de CO2, expliquent les économistes.

Pour 2020, l’institut fait preuve de prudence. En termes de demande, le marché des voitures neuves se trouve en phase de saturation et aucune impulsion positive n’est à attendre de la conjoncture économique, estiment les analystes. Au niveau de l’offre, les conditions cadres réglementaires génèrent une certaine tension, expliquent-ils. Pour l’année 2020, BAK prévoit un recul des immatriculations de 3,1 % à 297’000 voitures neuves.

Des défis à moyen terme

D’autres défis devront être relevés à moyen terme, des mesures de réglementation supplémentaires concernant les valeurs limites de CO2 et la tarification du CO2 étant à attendre.

De plus, l’incertitude qui prévaut concernant le meilleur choix de système de propulsion devrait «ternir l’envie d’acheter ou retarder la décision d’acheter», estiment les économistes. Ces incertitudes devraient se répercuter positivement sur le marché de l’occasion.

Entre 2021 et 2025, les ventes annuelles moyennes devraient avoisiner 296’000 véhicules, projette l’institut.

BAK s’attend par ailleurs à ce que les prix des voitures neuves augmentent «beaucoup plus» que ceux des voitures d’occasion ce qui va accroitre l’attrait de ces dernières.

Dans le secteur de l’après-vente, les perspectives sont en outre intactes, en dépit des véhicules électriques. Ce segment est «trop réduit» pour changer la donne, puisqu’il ne représente que 0,4 % de l’ensemble du parc automobile, conclut BAK Economics.

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