L'entreprise de transports et de logistique Panalpina a réalisé un bon premier semestre, qui lui a permis d'enregistrer une croissance à deux chiffres de sa rentabilité. Le bénéfice net s'est étoffé de plus de 20% à 36,1 millions, mais les tensions géopolitiques font peser des incertitudes sur le groupe qui opère à large échelle.

«Nous sommes dans les clous. Le fret maritime a de nouveau été bénéficiaire au 2e trimestre grâce à une gestion stricte des coûts et à la hausse des volumes entre avril et juin. Les marges ont pu être préservées dans le transport aérien et maritime, ce qui permet de réaliser un bénéfice semestriel solide», s'est félicité mardi Stefan Karlen, directeur général de Panalpina.

«Nous sommes satisfaits des progrès accomplis, d'autant que nous oeuvrons à divers projets de transformation pour améliorer notre efficacité et que nous nous attelons à accélérer la croissance de l'entreprise», a-t-il ajouté.

Le chiffre d'affaires entre janvier et juin s'est affiché à 2,92 milliards de francs, en hausse de près de 11%. A l'image du résultat net, le bénéfice d'exploitation (Ebit) a nettement progressé, à 54,7 millions de francs (+30%).

Au seul 2e trimestre, le bénéfice opérationnel comme le chiffre d'affaires sont supérieurs au consensus des analystes interrogés par AWP. Les ventes ont atteint 1,502 milliard de francs, soit une hausse de 10,8% sur un an. Le bénéfice net s'affiche lui légèrement en deçà des projections, à 19,5 millions (+10,8% également).

Pour le second semestre, le groupe s'attend à une accélération de la croissance. L'objectif est ambitieux, car 2017 avait déjà été un exercice record au second semestre dans le fret aérien.

Panalpina, qui compte 14'000 employés dans le monde, annonce par ailleurs la prise d'une participation majoritaire dans la société sud-africaine Skyservices, une entreprise de 52 employés active dans l'exportation par fret aérien de produits frais.

«Ce rachat nous permet de devenir un acteur majeur dans le transport de denrées périssables en Afrique du Sud. Les volumes exportés se dirigent essentiellement vers Londres, Amsterdam et Francfort, où nous disposons d'une forte expertise en matière de produits frais», précise Stefan Karlen. Le prix de la transaction n'a pas été dévoilé.

Les analystes ont accueilli les chiffres de manière assez neutre. Jefferies note que la croissance de l'Ebit est tombée de 49% au 1er trimestre à 18% au deuxième.

Pour Baader Helvea, le nouveau modèle de gestion du transport progresse, bien que lentement. Le transport maritime est revenu à l'équilibre au niveau de l'Ebit, après trois trimestres négatifs, souligne l'institut. L'analyste relève néanmoins que le groupe est exposé à l'accroissement des tensions internationales.

Vontobel salue l'amélioration de la rentabilité au second semestre, due au retour dans le «vert» du transport maritime. La banque tempère en constatant que le résultat net des trois derniers mois est inférieur de 3% à ses prévisions, en raison de coûts financiers plus importants que prévu. Les perspectives restent inchangées aux yeux de Vontobel, préoccupée par les incertitudes liées aux tensions internationales.

L'action Panalpina a dévissé de 5,6% sur la journée, malgré de bonnes dispositions matinales. Le cours a clôturé à 131 francs, dans un SPI en recul de 0,25%.