«La détérioration des perspectives de l’économie mondiale est largement compensée par la chute des cours du brut, laquelle soutient la demande», explique l’Agence internationale de l’Energie.
L’Agence internationale de l’énergie (AIE) a confirmé mercredi ses prévisions de croissance de la demande de pétrole et jugé favorablement la progression des stocks, «une forme d’assurance» face à des menaces sur l’offre.
Les analyses de l’AIE tranchent avec celles de l’Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep). Le cartel s’est inquiété mardi d’une offre excédentaire de brut sur le marché, ayant révisé en baisse sa prévision de la demande mondiale.
Au contraire, l’AIE a confirmé ses prévisions de croissance de la demande de brut, à 1,3 million de barils par jour (mbj) en 2018 et 1,4 mbj en 2019. L’an prochain, la demande mondiale devrait ainsi atteindre 100,6 mbj, indique l’AIE dans son rapport mensuel sur le pétrole.
«La détérioration des perspectives de l’économie mondiale est largement compensée par la chute des cours du brut, laquelle soutient la demande», explique-t-elle.
«Aujourd’hui, les cours ont chuté à un niveau plus raisonnable, à près de 70 dollars le baril, bien en dessous de ce qu’ils étaient en mai avant que les Etats-Unis n’annoncent leur changement de politique en Iran», note-t-elle.
Ces cours plus bas bénéficient aux consommateurs, en particulier ceux des pays en développement qui souffrent d’une monnaie faible. Celle-ci rend relativement plus cher l’achat de matières premières libellées en dollar.
L’offre progresse rapidement de son côté grâce à l’Arabie saoudite, à la Russie et aux Etats-Unis, qui ont plus que compensé les déclins de l’Iran et du Venezuela.
Du coup, les stocks de pétrole ont progressé, ce que l’AIE voit d’un bon oeil. «La volatilité des événements est telle qu’une hausse des stocks devrait être saluée comme une forme d’assurance plutôt que comme une menace», estime-t-elle.
L’agence basée à Paris, qui conseille des pays développés sur leur politique énergétique, est comme toujours attentive aux menaces qui pourraient peser sur l’offre.
«Les Etats-Unis restent déterminés à réduire les exportations de pétrole iranien à zéro par rapport aux 1,8 mbj d’aujourd’hui; il existe des inquiétudes sur la stabilité de la production en Libye, au Nigeria et au Venezuela», énumère-t-elle.
Elle fait aussi référence à la collision entre une frégate et un pétrolier la semaine dernière sur les côtes norvégiennes. C’est «un nouveau rappel de la vulnérabilité du système aux accidents».