Obseva fera son IPO vendredi 13 juillet

AWP

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Le laboratoire biopharmaceutique genevois escompte une capitalisation de marché supérieure à 650 millions de francs.

Spécialiste des traitements contre l’infertilité, le laboratoire genevois Obseva fera ses premiers pas à la Bourse suisse la semaine prochaine. La société, déjà cotée au Nasdaq, cherche désormais à se rapprocher des investisseurs suisses afin de poursuivre le développement de ses candidats. La commercialisation du premier produit est attendue en Europe pour fin 2020.

L’introduction en Bourse est prévue dans une semaine, un vendredi 13. Au terme de l’opération, la biotech plan-les-ouatienne présentera une capitalisation de marché supérieure à 650 millions de francs, a-t-elle annoncé vendredi.

Au total, 45,4 millions de titres d’une valeur nominale de 0,08 franc seront cotés, auxquels s’ajoutent 20,3 millions d’actions enregistrées et issues du capital conditionnel, qui seront cotées formellement. Aucune nouvelle action ne sera émise en lien avec la cotation en Suisse.

Le prix des actions sur SIX sera basé sur le cours de clôture du jeudi 12 juillet des titres Obseva cotés au Nasdaq après conversion en francs. Le flottant avoisinera les 45,8%.

Obseva est dans le grand bain de la Bourse depuis janvier 2017, date de sa cotation au Nasdaq, à New York. Pour le directeur général Ernest Loumaye, la ligne de négoce à Zurich donnera accès à un «marché très spécialisé qui connait bien la santé et la pharmaceutique».

Davantage de visibilité

La stabilisation du cours est également l’un des objectifs recherchés. «Nous nous sommes cotés à Wall Street (...) surtout parce que nos investisseurs principaux sont américains. La cotation à la Bourse suisse augmentera notre visibilité en Suisse et en Europe et renforcera la liquidité du titre», a expliqué à AWP M. Loumaye.

Le patron de l’entreprise détient environ 7,5% du capital-actions d’Obseva. Les fonds d’investissement américains Sofinnova Ventures (10,5%), NEA (10,1%) et Sofinnova Partners (8,3%) sont les actionnaires les plus importants, tandis que la société de participations suisse HBM navigue autour de 5%.

Le portefeuille produits contient trois candidats destinés à lutter contre des affections dont souffrent «des millions de femmes» et pour lesquelles les «besoins de soins ne sont pas satisfaits», souligne l’entreprise.

Le Nolasiban devrait être commercialisé le plus rapidement, après des résultats positifs en phase III. Ce produit permet d’améliorer les taux de grossesse et de naissances chez les femmes ayant recours à la fécondation in vitro. «Nous pensons pouvoir soumettre une autorisation de mise sur le marché européen fin 2019, pour une commercialisation à fin 2020», précise le directeur.

La mise en vente aux Etats-Unis devrait intervenir une année plus tard, moyennant une étude clinique de phase III supplémentaire.

Ventes en centaines de millions

M. Loumaye souligne le potentiel commercial de ce médicament. «On voit non seulement une augmentation du nombre de traitements par fécondation in vitro en Europe et aux États-Unis, mais le nombre explose en Asie.»

En termes de recettes, le Linzagolix (OBE2109) s’avère pour l’instant le plus prometteur. Les analystes estiment le potentiel de pic de ventes annuelles pour ce candidat à plusieurs centaines de millions dollars, la Banque royale du Canada (RBC) montant jusqu’à 950 millions.

Ce produit est développé dans deux indications, contre la douleur pelvienne associée à l’endométriose et contre les saignements menstruels liés aux fibromes utérins. Pour la deuxième utilisation, la mise sur le marché est prévue au mieux à fin 2021.

L’horizon est plus lointain pour l’OBE022, destiné à arrêter les contractions prématurées chez les femmes enceintes. La mise sur le marché est attendue pour 2023-2024.

Le poids financier de ce développement est important pour la société, dont la combustion de liquidités atteint 60 à 80 millions de dollars par année. L’argent ne manque toutefois pas. «Nous avons actuellement un peu plus de 160 millions de dollars en banque», précise Ernest Loumaye, qui exclut toute nouvelle levée de fonds dans un avenir proche.

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