Novartis surprend avec un premier trimestre de forte croissance

AWP

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L’excédent d’exploitation de base a bondi de plus d’un quart à 4,18 milliards, tout comme le résultat net afférent à 3,55 milliards. Le bénéfice net comptabilisé a gagné 16%.

Le laboratoire Novartis a enregistré une croissance remarquée sur les trois premiers mois de l’année, profitant notamment de la constitution par ses clients de stocks en ces temps de pandémie. La direction reconduit dans la foulée les grandes lignes de sa feuille de route pour l’ensemble de l’exercice, faisant ouvertement fi des défis posés par le COVID-19.

«Nous avons enregistré un trimestre exceptionnellement solide et les activités sont stables à travers tous les domaines», s’est félicité le directeur général (CEO) Vasant Narasimhan dans une interview à AWP. «Pour cette raison, nous maintenons nos objectifs à condition que les systèmes de santé mondiaux reviennent à la normale au deuxième trimestre».

Le chiffre d’affaires a enflé de 11% à 12,28 milliards de dollars. Les performances opérationnelles, nettes comme de base, ont progressé de manière plus que proportionnelle. Les achats anticipés ont eu un impact positif mais éphémère devisé à quelque 400 millions.

L’excédent d’exploitation de base a bondi de plus d’un quart à 4,18 milliards. Le bénéfice net a gagné 16% pour s’établir à 2,17 milliards, selon le compte-rendu intermédiaire publié mardi.

Sandoz redresse la tête

Coeur de métier de la multinationale rhénane, la division Innovative Medicines a imprimé le rythme d’ensemble, sa contribution s’étoffant de 11% à 9,76 milliards de dollars. Sandoz, axé sur les génériques et les biosimilaires, a progressé de 9% à 2,53 milliards.

La performance décoiffe les projections les plus optimistes des analystes à tous les niveaux. Les estimations plafonnaient à 12,00 milliards pour les revenus, dont 9,60 milliards pour Innovative Medicines et 2,48 milliards pour Sandoz. Le bénéfice net de base n’était pas attendu à plus de 3,37 milliards.

La croissance a été alimentée par les ventes du médicament pour le coeur Entresto (+59% à 569 millions) et du Cosentyx (+18% à 930 millions). La contribution du Kisqali a bondi de 77% à 161 millions et celle du Kymriah a été multipliée par deux à 93 millions.

Gros bémols

Le lancement en octobre du Beovu (68 millions) contre la dégénérescence maculaire (AMD) néovasculaire liée à l’âge a par contre été perturbé par les doutes sur sa sécurité émis par la Société américaine des spécialistes de la rétine (ASRS).

Novartis reconnaît un manque d’innocuité lors des incidents sérieux recensés et à mis à jour les informations destinées aux chercheurs ainsi qu’aux patients enrôlés dans des études cliniques.

Les recettes du Zolgensma, thérapie génique commercialisée depuis l’automne 2019 aux Etats-Unis à plus de deux millions de dollars contre l’amyotrophie spinale de type 1, sont retombées à 170 millions, contre 186 millions sur le partiel précédent.

La direction a quelque peu remanié ses projections pour tenir compte de la conservation des activités, dont Sandoz devait jusqu’à récemment se séparer aux Etats-Unis.

Ambitions immunisées

La croissance doit s’établir cette année, à taux de changes constants et hors impact d’éventuels générique pour le Gilenya et la Sandostatine LAR aux Etats-Unis, dans une fourchette de 5 à 9% pour Innovative Medicines comme pour le groupe. Sandoz doit suivre un rythme plus modeste, entre 1 et 5%. L’excédent opérationnel de base doit progresser d’environ 10%.

Pour le deuxième trimestre, la direction anticipe une hausse des ventes oscillant entre 1 à 5% des ventes.

En outre, trois médicaments sont étudiés actuellement pour lutter contre le coronavirus, avec des premiers résultats attendus en juin ou en juillet.

Les analystes accueillent unanimement une performance remarquable sur le premier partiel de 2020, décelant toutefois quelques lézardes sur le vernis de la façade présentée.

Liberum relève ainsi qu’une partie de la bonne surprise est à mettre sur le compte d’achats anticipés, dont l’effet est amené à s’amenuiser en cours d’exercice. La Banque cantonale de Zurich souligne que Novartis a dû reconnaître des effets secondaires indésirables du Beovu.

Bryan Garnier s’étonne du fait que les lancements récents n’ont que modestement contribué à la performance trimestrielle. Vontobel rappelle que Novartis risque de faire face à une concurrence croissante des génériques dès le deuxième trimestre.

A la Bourse, l'action Novartis a terminé en recul de 1,5% à 86,75 francs, dans un SMI en hausse de 1,34%.

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