Novartis s’offre un actif ophtalmique de Takeda pour plusieurs milliards

AWP

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Le laboratoire rhénan versera dans un premier temps 3,4 milliards de dollars à son homologue nippon, qui pourra exiger jusqu’à 1,9 milliard supplémentaire en versements d’étape.

Novartis a conclu avec le japonais Takeda un contrat de reprise pour jusqu’à 5,3 milliards de dollars (5,4 milliards de francs) sur le médicament ophtalmique Xiidra, hérité de la récente ingestion du britannique Shire pour quelque 46 milliards de livres sterling (près de 61 milliards de francs au cours du jour). Quelque 400 employés concernés, installés pour l’essentiel aux Etats-Unis ou au Canada, se verront offrir de nouveaux contrats par Novartis.

Le laboratoire rhénan versera dans un premier temps 3,4 milliards de dollars à son homologue nippon, qui pourra exiger jusqu’à 1,9 milliard supplémentaire en versements d’étape. La finalisation de la transaction est agendée pour la seconde moitié de 2019, précise Novartis dans un communiqué jeudi.

Le Xiidra (lifitegrast ophthalmic solution) a généré l’an dernier, pour sa seconde année de commercialisation, un chiffre d’affaires de 388 millions de dollars, ajoute de son côté Takeda dans une publication distincte. Le médicament n’est pour l’heure homologué qu’aux Etats-Unis et au Canada dans l’indication contre la sécheresse oculaire.

Nouvel accent sur l’ophtalmologie

Novartis avait déjà renforcé son portefeuille de médicaments ophtalmiques, en y intégrant les traitements jusqu’alors détenus par sa désormais ancienne filiale Alcon, avant d’autonomiser cette dernière au début du mois d’avril et de l’introduire en Bourse à Zurich et à New York.

Takeda de son côté avait déjà laissé entendre qu’il pourrait procéder à des désinvestissements de grande ampleur afin d’alléger un endettement plombé par la reprise de Shire.

Vontobel rappelle qu’il s’agit de la quatrième acquisition d’envergure en un court laps de temps pour le colosse de Bâle, qui concrétise ainsi ses projets de transformation. Le Xiidra complète idéalement le portefeuille ophtalmique du groupe et Novartis hérite au passage d’une équipe de ventes susceptible de contribuer au lancement du brolucizumab (RTH258), en voie d’homologation contre la forme humide de la dégénérescence maculaire liée à l’âge.

La banque de gestion zurichoise juge le médicament suffisamment différencié pour se tailler une part non négligeable du marché et atteindre le statut envié de «moteur de ventes» en franchissant le cap du milliard de revenus annuels.

Goldman Sachs s’aligne largement sur ces considérations, plafonnant toutefois les recettes annuelles maximales pour le Xiidra à 960 millions de dollars à l’horizon 2023.

A la Bourse, l’action Novartis a terminé en baisse de 2,2% à 81,69 francs, dans un SMI en recul de 1,99%.

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