Neutralité carbone: une ONG charge les banques de la City

AWP

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Les grands établissements basés à Londres sont «à l’avant-garde du financement du pétrole, charbon et autres hydrocarbures», affirme Reclaim Finance.

Les grandes banques britanniques, malgré leurs annonces en faveur de la neutralité carbone, sont à «l’avant-garde du financement du pétrole, charbon et autres hydrocarbures», et très en retard sur les banques françaises notamment, affirme mardi un rapport de l’ONG Reclaim Finance.

«Malgré des annonces tambour battant, les cinq principales banques britanniques analysées» dans le rapport «ont apporté 56 milliards de dollars pour venir en aide aux entreprises de la liste mondiale sur la sortie du charbon (GCEL) entre octobre 2018 et octobre 2020», affirme le rapport.

Fustigeant le «terrible trio» de Barclays, HSBC et Standard Chatered, «qui ensemble représentent plus de 94% du financement du charbon de la part des banques britanniques», l’étude dénonce «un soutien massif des principaux investisseurs et banques britanniques aux entreprises qui augmentent le recours à l’énergie générée au charbon».

Interrogé par l’AFP, Barclays, classé dans les cinq plus gros financiers mondiaux du charbon par Reclamin, affirme s’être «engagé depuis 2019 à ne pas fournir de financement pour des projets de construction ou d’expansion importante de centrales à charbon ou le développement de mines pour charbon thermique partout dans le monde».

HSBC est de son côté accusé d’avoir fourni plus de 15 milliards de dollars à des entreprises de charbon en deux ans.

Le géant bancaire assure dans une déclaration à l’AFP mardi que «nos politiques interdisent le financement de nouvelles mines de charbon thermique (à savoir destiné à l’énergie et non à la sidérurgie) et de clients dépendant de l’énergie au charbon, et nous n’avons pas financé de projets de nouvelles centrales électriques au charbon depuis 2018».

«Nous publierons d’ici fin 2021 un plan pour sortir du financement de toute centrale thermique au charbon d’ici 2030 dans l’union européenne et l’OCDE et d’ici 2040 dans les autres marchés», se justifie la banque, précisant vouloir aider «les clients à décarboner progressivement».

Standard Chartered, de son côté, est «le plus gros financier d’usines à charbon», pointe aussi Reclaim Finance, association proche des Amis de la Terre.

Des constats qui contrastent avec les engagements vers la neutralité carbone du gouvernement britannique, qui s’apprête à accueillir la COP-26.

Si le chancelier de l’Echiquier Rishi Sunak a lancé ce mois-ci le centre britannique de l’investissement et la finance vertes, le rapport souligne que depuis l’attitude des banques et gestionnaires d’actifs britanniques, au premier rang desquels Schroder’s, contraste avec leurs homologues françaises».

«Notre analyse constate que 19 institutions financières françaises ont des politiques robustes sur le charbon, alors qu’aucune n’en a au Royaume-Uni».

«Une seule institution financière britannique (M&G) prévoit d’exclure les entreprises qui bâtissent des mines et usines à charbon» de leurs investissements, «contre 26 en France», insiste le rapport qui dénonce une hypocrisie «proche de la farce quand on considère que le Royaume-Uni est co-fondateur et co-président de l’Alliance pour l’énergie post-charbon».

Parmi les autres gros gestionnaires d’actifs de la City, Legal & General est également mis en cause ainsi que le marché de l’assurance Lloyd’s dont la politique liée au charbon est «profondément défectueuse».

Le Royaume-Uni est en pointe sur l’énergie éolienne et le Premier ministre conservateur Boris Johnson, a promis une «révolution verte» pour son pays, mais il a été critiqué pour un budget qui manque largement d’ambition.

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