Nestlé a vu sa croissance s’accélérer au premier semestre

AWP

2 minutes de lecture

La croissance organique des recettes s’élève à 3,6%, avec une croissance interne réelle (RIG) de 2,6%. Les investisseurs apprécient nettement.

Le géant alimentaire Nestlé est parvenu à améliorer sensiblement sa rentabilité opérationnelle au premier semestre 2019. Même si le résultat net, en recul à cause d’un effet de base, est resté en deçà des expectatives les plus conservatrices, le marché a accueilli les chiffres avec enthousiasme.

«L’exécution disciplinée de notre stratégie et l’accélération de nos innovations ont contribué à l’amélioration aussi bien de la croissance organique que de la rentabilité», s’est félicité vendredi dans un communiqué Mark Schneider, administrateur délégué du groupe lancé dans un vaste recentrage de son portefeuille d’activités.

Les ventes ont crû de 3,5% au cours de la période sous revue, à 45,5 milliards de francs. En termes organiques, la croissance s’élève à 3,6%, avec une croissance interne réelle (RIG) de 2,6% et une composante prix de 1,0%, précise la multinationale veveysanne.

Dans la zone Amériques, elle s’est inscrite à 3,9%, à la faveur d’une accélération sur les deux moitiés du continent. Les acquisitions nettes ont dopé les ventes de 6,4%, principalement en raison de la prise de licence Starbucks, dont le lancement a été «un franc succès», selon la direction de Nestlé.

La RIG a également été au rendez-vous dans la zone Europe, Moyen-Orient et Afrique du Nord (Emena), mais l’évolution négative des prix en Europe de l’Ouest a ramené la croissance organique à 2,4%.

Ralentissement en vue en Chine

En Asie, Océanie et Afrique subsaharienne (AOA), la croissance organique s’est établie à 3,3%. Le marché chinois suscite quelques inquiétudes, en raison du ralentissement observé dans le secteur alimentaire.

La division Nestlé Waters ne doit sa croissance organique qu’au relèvement des prix, celle en volume accusant un recul de 3,3%. Le développement des ventes a été négatif en Europe, en particulier en raison des conditions météorologiques adverses au cours du second trimestre, explique Nestlé.

Au niveau opérationnel, le bénéfice avant intérêts et impôts (Ebit) s’est enrobé de 10,0% à 7,77 milliards de francs, pour une marge afférente de 17,1%, en hausse d’un point de pourcentage.

Le bénéfice net a fondu de 14,6% en rythme annuel, pour repasser sous la barre des 5 milliards de francs, le premier semestre 2018 ayant profité de la vente des activités de confiserie aux Etats-Unis. Rapporté par action, le bénéfice a chuté de 12,3% à 1,68 franc, mais sur une base récurrente et à taux de change constants, il a bondi de 15,7% à 2,13 francs.

Le directeur des finances François-Xavier Roger s’est félicité de la reprise des affaires dans le café au 2e trimestre. Le groupe a gagné des parts de marché. Dernièrement, la pression sur les prix avait porté préjudice à Nescafé. Par ailleurs, les substituts d’origine végétale à la viande offrent de nouveaux horizons pour la multinationale, qui a déjà lancé son «Incredible Burger» végane sur neuf marchés européens au 2e trimestre.

Attentes partiellement comblées

La copie rendue par Nestlé est inférieure aux projections des analystes sondés par AWP pour ce qui est du résultat net. La rentabilité opérationnelle en revanche a dépassé les pronostics les plus optimistes, alors que les ventes se sont inscrites dans le bas de la fourchette.

La direction de Nestlé confirme ses ambitions pour l’ensemble de l’exercice, à savoir, une croissance organique des ventes «aux alentours de 3,5%» et une marge opérationnelle courante récurrente annuelle d’au moins 17,5%.

La gestion du portefeuille, qui fait actuellement l’objet d’un vaste repositionnement, est «totalement conforme aux prévisions», avec la finalisation de la vente de l’unité Skin Health pour 10,2 milliards de dollars et l’examen de stratégique de l’activité de charcuterie Herta, tous deux prévus avant la fin de l’année.

En téléconférence, la prudence était de mise à l’heure de formuler des perspectives détaillées pour le deuxième semestre. Dans son intervention, Mark Schneider a évoqué une base de comparaison élevée, ainsi que les vents contraires du cycle des matières premières.

Analystes subjugués

Si le résultat net a clairement manqué le coche, même en tenant compte de l’effet de base précité, la communauté financière a été subjuguée par une croissance solide et une amélioration inédite de la rentabilité opérationnelle. Vontobel souligne la rapidité à laquelle se sont produits les changements, si peu de temps après l’arrivée de Mark Schneider aux commandes.

Jefferies estime pour sa part qu’au vu de l’accélération observée entre avril et juin, l’objectif fixé pour l’ensemble de l’exercice est trop prudent. Même son de cloche chez Morgan Stanley, qui salue le retour de la croissance dans la région Emena.

A la Bourse, l’action Nestlé a terminé sur un bond de 1,76% à 104,04 francs, dans un SMI en progression de 0,92%.

A lire aussi...