Migros: bénéfice amputé par des corrections de valeurs en 2023

AWP

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Le bénéfice net a été divisé par plus de deux et demi à 175 millions de francs, contre 459 millions un an plus tôt, indique le géant du commerce de détail suisse.

La Fédération des coopératives Migros, en pleine réorganisation, a procédé à d’importantes corrections de valeur au titre de l’exercice 2023. Celles-ci ont fait chuter tant le bénéfice opérationnel que net, indique mardi le géant du commerce de détail suisse.

Le bénéfice net a été divisé par plus de deux et demi à 175 millions de francs, contre 459 millions un an plus tôt tandis que le résultat opérationnel (Ebit) s’est établi à 286 millions, après 628 millions en 2022.

Déjà annoncée début février, en même temps que la suppression prévue de 1500 postes, une importante correction de valeur de 500 millions de francs a grevé la performance. Les plus importants ajustement ont été ceux comptabilisé sur les immeubles, de 175 millions et sur les participations, de 110 millions, dont 60 millions pour Bestsmile et 50 millions pour l’industrie à l’étranger, a expliqué la directrice financière (CFO) Isabelle Zimmermannen lors de la conférence de bilan.

Une correction de valeur de 80 millions sur un projet informatique et une autre de 75 millions pour les marchés spécialisés se sont encore ajoutées, en plus de 60 millions pour d’autres éléments, dont 15 millions liés à Globus, a-t-elle précisé.

L’augmentation du coût des matières premières, de l’énergie et des emballages a également marqué l’exercice. Mais la pression devrait se relâcher dans les mois à venir, selon Mario Irminger, le nouveau président de la direction générale de Migros. «Par contre, l’inflation structurelle restera car les loyers, les primes maladies et la situation sur le marché de l’emploi font pression».

Déjà connu, le chiffre d’affaires a totalisé 31,95 milliards, en hausse de 6% sur un an.

Le commerce de détail via les coopératives a généré des recettes de 17,3 milliards (+3,0% sur un an), porté par les hausses de prix, qui se sont chiffrées à environ 3,5%. Denner a vu ses ventes croître de 4,0% à 3,83 milliards.

La baisse des volumes écoulés et celle des prix du pétrole ont par contre pesé sur le chiffre d’affaires de Migrol (-15,0%).

Les activités des marchés spécialisés sont toujours à la peine, avec une chute des ventes de 7,7% en 2023. Les cessions de la chaîne de magasins d’articles de sport SportX et du spécialiste de l’électronique M-electronics sont à bout touchant, avec une annonce escomptée vers le milieu de l’été, a précisé M. Irminger. L’examen est toujours en cours pour les enseignes Bike World, Do it + Garden, Micasa et Obi.

La croissance à deux chiffres du commerce en ligne s’est poursuivie avec des recettes de 4,1 milliards (+10,2%), portée par les activités du groupe Galaxus. Si la plateforme opère ses activités de manière rentable en Suisse, ce n’est pas encore le cas pour l’Allemagne, des investissements étant encore nécessaires, a précisé le président. «Nous sommes en discussion pour savoir dans quelle ampleur nous devons encore nous engager».

Banque Migros a profité de la hausse des taux d’intérêt, engrangeant un bénéfice net en hausse de pas loin d’un tiers à 313 millions. Le bras financier du géant orange a aussi tiré parti de l’augmentation de la clientèle.

Hausses de prix dans la production

Dans la production, qui pèse pour 5,6% des recettes du groupe, la croissance a été portée par les hausses de prix. Le chiffre d’affaires des entreprises de Migros Industrie a atteint 6,0 milliards de francs (+3,9%). Un repreneur est recherché pour le fabricant de produits cosmétiques Mibelle.

Dans la santé, le chiffre d’affaires a bondi de 74,4% à 1,3 milliard de francs, porté par l’intégration de la pharmacie en ligne Zur Rose au sein du groupe Medbase.

Migros a confirmé son intention de se désengager des activités de voyages. Hotelplan a vu ses ventes croître d’un cinquième à 1,7 milliard.

L’année dernière, des investissements de 1,46 milliard ont été consentis, à 80% dans le segment alimentaire. Les effectifs en équivalents plein temps ont augmenté de 1,5% à 99’175 personnes.

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