Matières premières: platine et cuivre au sommet, le cacao amer

AWP

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Cette semaine la tonne de cuivre a culminé à 8’350,00 dollars, un nouveau plus haut depuis octobre 2012.

Le cours du cuivre a atteint un nouveau sommet en plus de huit ans cette semaine sur le London Metal Exchange (LME), à 8’350,00 dollars la tonne, tiré par la demande chinoise et un dollar sur le reculoir.

Il faut en effet remonter au début du mois d’octobre 2012 pour retrouver un prix du cuivre comparable.

Anna Stablum, analyste de Marex Spectron, met en avant les prix à la production qui se sont inscrits en janvier en territoire positif (0,3%) pour la première depuis 11 mois en Chine, selon des chiffres publiés mercredi par le Bureau national des statistiques (BNS), comme moteur des achats de cuivre et plus largement comme signe de reprise de l’activité dans le pays.

Le dollar américain, qui a perdu de la valeur cette semaine face aux principales monnaies, alimentait aussi la hausse du métal rouge, devenu de fait moins onéreux pour les investisseurs munis d’autres devises.

«Le cuivre, utilisé dans tous les domaines - câblage, électronique, véhicules électriques - a atteint son plus haut niveau depuis plus de huit ans alors qu’un vent d’optimisme souffle sur la demande, encouragée par les initiatives autour de l’économie vertes portées par les gouvernements du monde entier», a pour sa part commenté Ole S. Hansen, de Saxobank.

Sur le LME, la tonne de cuivre pour livraison dans trois mois s’échangeait à 8’328,50 dollars vendredi à 16H50 GMT, contre 7’912,50 dollars le vendredi précédent en fin de séance.

Record du platine

Le prix du platine a fortement grimpé au fil de la semaine, atteignant jeudi un plus haut depuis janvier 2015 à 1’272,10 dollars.

Le numéro un mondial des raffineries de platine, le groupe britannique d’ingénierie Johnson Matthey, estime que la demande du métal va grimper: en Chine, de nouvelles régulations en étude sur les émissions de CO2 pourraient forcer des flottes entières de camions diesel à s’équiper de catalyseurs.

Selon le rapport biannuel du groupe sur le marché publié mercredi, après une année 2020 où la demande comme l’offre ont été plombées par la pandémie de COVID-19, les mines comme les usines automobiles tournant au ralenti, les achats vont repartir plus vite que la production.

«Le platine a eu de fortes fièvres haussières récemment, qui peuvent s’expliquer par le fait que le métal est sous-évalué comparé au palladium et à l’or», a commenté Carsten Fritsch, analyste chez Commerzbank.

Le cours de l’or a quant à lui grimpé sur la semaine, dopé par la crainte que l’inflation monte aux Etats-Unis (1’825,26 dollars l’once à 16H50 GMT, 17H50 à Paris, contre 1’794,03 dollars en fin de séance le vendredi précédent).

Le cacao brassé

Les cours du cacao ont reculé sur la semaine dans un climat délétère entre le premier pays producteur, la Côte d’Ivoire, et les multinationales du chocolat, qui se livrent un véritable bras de fer.

Dernier développement en date, les négociants de cacao de Côte d’Ivoire ont dénoncé mardi à Abidjan le monopole des multinationales du chocolat et exigé une plus grande part des contrats de commercialisation du cacao, une menace qui n’a pas affolé les marchés.

«Il faut absolument que les six multinationales qui achètent en Côte d’Ivoire à travers leurs filiales aient l’obligation d’allouer systématiquement 20% à 30% de chacun de leurs contrats aux transformateurs et exportateurs Ivoiriens» a déclaré à l’AFP Fabien Guei, porte-parole du Groupement des négociants ivoiriens (GNI).

Ces six sociétés - le suisse Barry Callebaut, numéro un mondial du chocolat industriel, Olam (Singapour), Cargill (Etats-Unis), Ecom (Suisse) et les groupes français Sucden et Touton - dominent le marché ivoirien, qui produit 40% du cacao mondial.

A Londres, la tonne de cacao pour livraison en mai valait 1’650,00 livres sterling, contre 1’669,00 livres sterling à la clôture vendredi dernier. A New York, la tonne pour livraison le même mois valait 2’433,00 dollars, contre 2’472,00 dollars sept jours plus tôt.

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