Matières premières: or et aluminium bien orientés, le cacao refroidi

AWP

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Sur le LME, la tonne d'aluminium pour livraison dans trois mois s'échangeait à 2.262,50 dollars vendredi à 15H40 GMT.

Le prix de l’or a légèrement augmenté sur la semaine, soutenu par la faiblesse du dollar et la baisse des taux sur le marché obligataire dans un marché qui peine cependant à prendre de l’élan.

Jeudi, le métal jaune a atteint son plus haut niveau depuis début mars à 1.758,77 dollars l’once, profitant du message «toujours aussi accommodant de Jerome Powell», président de la Banque centrale américaine (Fed), a commenté Lukman Otunuga, analyste chez FXTM.

M. Powell a réitéré jeudi le message de l’institution: même si de nombreux acteurs du marché attendent désormais une reprise en trombe de l’économie américaine, la Fed ne durcira pas sa politique monétaire, même si cela conduit à une hausse temporaire de l’inflation.

Mais l’or, utilisé par les investisseurs pour se prémunir contre l’inflation, flanche pourtant de 8,3% depuis le début de l’année.

«Cette faiblesse n’est pas surprenante car l’or est le métal le plus sensible aux taux d’intérêts et au dollar», explique Ole Hansen, analyste chez Saxo Bank.

Les obligations du trésor américain, autre valeur refuge, ont vu leur taux grimper, rendant moins intéressant de posséder de l’or, qui n’apporte aucun rendement.

L’once d’or s’échangeait vendredi pour 1.746,01 dollars vers 15H40 GMT (17H40 à Paris), contre 1.728,87 dollars l’once en fin de séance le vendredi précédent à la clôture.

L’aluminium tient la barre

Le prix de l’aluminium s’est apprécié cette semaine, titillant son précédent record du 26 mars lorsqu’il avait atteint 2.301 dollars la tonne sur le London Metal Exchange (LME), une première depuis juin 2018.

Au cours d’une semaine calme et écourtée pour cause de long week-end pascal, les investisseurs n’ont cependant pas eu beaucoup d’indicateurs économiques à se mettre sous la dent.

Seul le Fonds monétaire international (FMI) est venu dynamiser mardi les métaux industriels en révisant à la hausse ses prévisions de croissance pour la Chine en 2021 et relevant que le pays avait «déjà retrouvé son niveau pré-pandémique» contrairement à beaucoup d’autres.

Premier pays touché par le coronavirus qui avait paralysé son économie et plombé l’activité début 2020, le premier importateur mondial de matières premières a finalement enregistré une croissance positive l’an dernier (+2,3%).

Cette année, la Chine devrait voir son produit intérieur brut (PIB) progresser de 8,4%, selon les prévisions du FMI, son rythme le plus rapide depuis 2011.

Sur le LME, la tonne d’aluminium pour livraison dans trois mois s’échangeait à 2.262,50 dollars vendredi à 15H40 GMT (17H40 à Paris), contre 2.212 dollars le jeudi 1er avril à la clôture.

Le cacao souffre

Les prix du cacao ont baissé cette semaine, devant l’importance des stocks qui s’accumulent faute de reprise franche de la demande alors que l’offre à venir s’annonce abondante.

Les deux contrats de référence les plus échangés à New York et Londres ont respectivement touché lundi et vendredi des plus bas depuis le 13 novembre dernier.

En cause, «la faiblesse de la demande a poussé les stocks à leur plus haut depuis niveau depuis mai 2020», ont fait remarquer les analystes de Société Générale.

Jeudi, un peu plus de 4,5 millions de sacs dormaient dans les entrepôts surveillés par l’Intercontinental Exchange (ICE).

«L’accumulation des stocks est plus rapide que le modèle saisonnier ne le suggère», ont estimé les analystes de la banque française, et «les conditions météorologiques favorables en Côte d’Ivoire et au Ghana pour la mi-saison ont ajouté à l’humeur baissière» sur le marché.

Par ailleurs, la Côte d’Ivoire a annoncé le 31 mars une baisse d’un quart du prix du cacao payé aux planteurs.

Cette forte baisse du prix de l’»or brun», réponse aux «difficultés» de commercialisation sur le marché mondial selon le directeur général du Conseil café cacao (CCC, l’organe public ivoirien) Yves Koné, signe l’échec du premier producteur mondial de cacao (plus de 40%) face aux multinationales chocolatières.

A Londres, la tonne de cacao pour livraison en mai valait 1.602 livres sterling vers 15H40 GMT (17H40 à Paris), contre 1.713 livres sterling jeudi dernier en fin de séance. A New York, la tonne pour livraison en juillet valait 2.388 dollars, contre 2.416 dollars jeudi dernier.

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