Le cours de l’or est remonté cette semaine, au-delà des 3300 dollars l’once, porté par la rétrogradation de la note de la dette souveraine américaine par l’agence Moody’s et les inquiétudes sur le déficit aux Etats-Unis.
Pour la toute première fois, vendredi 16 avril, l’agence a retiré à la dette américaine sa note maximale de AAA et l’a abaissé à AA1.
Les craintes quant à la soutenabilité de la dette aux Etats-Unis se sont accentuées cette semaine, provoquant un regain d’intérêt pour l’or en sa qualité de valeur refuge.
«Les inquiétudes sont alimentées par l’énorme paquet fiscal du gouvernement américain», explique Thu Lan Nguyen de Commerzbank.
Jeudi, la Chambre américaine des représentants a adopté la «grande et belle loi», selon les termes de Donald Trump, un mégaprojet de loi budgétaire, qui comprend notamment l’extension des gigantesques crédits d’impôts de son premier mandat.
«Si elle est mise en oeuvre comme prévu, cette mesure risque de gonfler considérablement le déficit du gouvernement américain» dans les années à venir, allant jusqu’à remettre en question la «viabilité de la dette américaine», estime l’analyste.
Vendredi, vers 11H20 GMT (13H20 à Paris), l’once d’or se négociait à 3327,59 dollars, contre 3203,65 dollars sept jours plus tôt à la clôture.
Par ailleurs, le cours du platine a également fortement augmenté cette semaine après un rapport du Conseil mondial pour l’investissement dans le platine (WPIC) qui prévoit un déficit important de l’offre de ce métal précieux notamment utilisé pour la confection de bijoux.
Café froid
Les cours du café sont tombés cette semaine, en particulier l’arabica, avec des prévisions favorables sur la production pour la saison 2025/2026.
«La récolte est en cours au Brésil et l’augmentation de l’offre pourrait exercer une pression sur les prix du robusta à Londres ainsi que sur le contrat de l’arabica à New York», explique Mark Bowman, analyste chez ADM Investors Services.
Selon un rapport du ministère américain de l’Agriculture (USDA) publié lundi, «la production totale de café du Brésil pour la campagne de commercialisation 2025-2026 (juillet-juin) devrait s’élever à 65 millions de sacs (60 kilogrammes par sac), en équivalent grains verts», soit une augmentation de 0,5% par rapport à la campagne précédente.
Le Brésil est de loin le premier producteur mondial de café avec près de 38% de la production mondiale sur la saison 2024/2025, selon l’USDA.
Dans le détail, c’est la variété de robusta qui permet cette prévision à la hausse, car la récolte d’arabica devrait quant à elle diminuer légèrement.
Sur l’ICE Futures US de New York, la livre d’arabica pour livraison en juillet valait 357,35 cents, contre 365,65 cents sept jours auparavant.
Sur le Liffe de Londres, la tonne de robusta pour livraison le même mois s’échange à 4725 dollars contre 4865 dollars sept jours plus tôt à la clôture.
Cuivre discordant
Le cours du cuivre, tout comme celui des autres métaux de base, est resté stable cette semaine à la Bourse des métaux de Londres (LME).
«Les investisseurs continuent de s’attendre à des excédents de cuivre» sur le marché, explique J.P. Steiner, analyste à ADM Investors Services.
En avril, le groupe d’étude international du cuivre (ICSG) «a revu à la hausse sa prévision d’un excédent de l’offre cette année, d’environ 100’000 tonnes, pour atteindre près de 300’000 tonnes», souligne Thu Lan Nguyen de Commerzbank.
Le cuivre est particulièrement sensible à la politique protectionniste menée par Donald Trump, car cette dernière est susceptible d’affaiblir les perspectives économiques mondiales et d’avoir un impact négatif sur la demande du métal rouge.
Mais l’attente par les investisseurs d’une mise en place de droits de douane sur les importations de cuivre aux États-Unis a provoqué l’achat d’importantes réserves du métal industriel pour se prémunir contre cette éventualité, faisant grimper les cours.
«Les stocks de cuivre du CME (la Bourse de Chicago, NDLR) ont augmenté de plus de 81% depuis le début de l’année et ont atteint leur niveau le plus élevé en huit ans, à savoir 152’919 tonnes», indique J.P. Steiner.
Sur le LME, une tonne de cuivre coûte 9558 dollars vendredi, contre 9447,50 dollars sept jours plus tôt à la clôture.