Matières premières: l’aluminium marque une pause, l’or et le sucre dérapent

AWP

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«Malgré l’aversion au risque qui règne ces derniers jours sur les marchés boursiers, l’or a été faible», a commenté Carlo Alberto de Casa, analyste chez ActivTrades.

En nette baisse sur la semaine, le prix de l’once d’or a atteint jeudi 1’860,04 dollars, à son plus bas depuis un mois, avant de légèrement remonter.

«Malgré l’aversion au risque qui règne ces derniers jours sur les marchés boursiers, l’or a été faible», a commenté Carlo Alberto de Casa, analyste chez ActivTrades.

D’habitude, les investisseurs frileux se jettent sur le métal jaune pour se prémunir contre la chute des cours de Bourse, mais l’aversion au risque a plutôt favorisé le billet vert cette semaine.

La hausse du dollar, monnaie de référence de l’or sur le marché, pèse sur le pouvoir des investisseurs utilisant d’autres devises pour acheter des lingots.

A plus long terme, alors que les Banques centrales adoptent des politiques accommodantes pour amoindrir les conséquences de la pandémie de COVID-19, «l’or devrait avoir quelques bonnes années devant lui», a estimé Craig Erlam, analyste chez Oanda.

Sur le London Bullion Market, l’once d’or valait 1.880,83 dollars vendredi vers 16H25 GMT (17H25 à Paris), contre 1.902,05 dollars le vendredi précédent en fin de séance.

L’aluminium fait une pause

Le cours de l’aluminium sur le London Metal Exchange (LME) a perdu du terrain en début de semaine avant de se reprendre vendredi, aidé par un vent d’optimisme.

«Les acteurs du marché estiment que la demande de métaux sera moins affectée par l’augmentation rapide des nouveaux cas de COVID-19», a expliqué Daniel Briesemann, analyste de Commerzbank, «et placent leurs espoirs avant tout dans la Chine.»

Sur le plan sanitaire, le pays (sans les territoires de Hong Kong et Macao) n’a officiellement enregistré que 25 nouveaux cas de COVID-19 entre jeudi et vendredi et aucun décès.

Sur le plan économique, Pékin a dévoilé jeudi ses grandes orientations pour les cinq prochaines années, mettant l’accent sur la consommation intérieure et l’autonomie technologique.

L’analyste de Commerzbank a également souligné la meilleure santé qu’attendu de l’industrie automobile, gourmande en aluminium, qui selon lui «semble avoir déjà touché le fond.»

Cette semaine, les constructeurs automobiles Volkswagen, Ford, Fiat Chrysler et PSA (ces deux derniers étant par ailleurs en train de fusionner) ont en effet publié des résultats encourageants pour le troisième trimestre.

Sur le LME, la tonne d’aluminium pour livraison dans trois mois s’échangeait à 1.847,00 dollars vendredi à 16H25 GMT (17H25 à Paris), contre 1.842,50 dollars le vendredi précédent à la clôture.

Le sucre fléchit

Les cours du sucre ont perdu du terrain cette semaine, dans le sillage des cours du pétrole, stoppant une lente et longue remontée depuis le tréfonds touché fin avril.

Le prix du sucre à New York a néanmoins atteint mardi un sommet en huit mois, à 15,04 cents la livre. A Londres, ce sommet avait été atteint le mardi précédent à 405,00 dollars la tonne.

«La période de sécheresse au Brésil (premier producteur mondial du sucre, ndlr) et les complications liées au COVID-19 pour l’entretien des cultures dans le pays» ont d’abord soutenu les cours du sucre, selon Michaela Helbing-Kuhl, de Commerzbank.

Cette situation devrait diminuer l’offre de sucre dans la principale zone de production du Brésil la saison prochaine, a rapporté Mme Helbing-Kuhl, de quoi atténuer les craintes d’un fort déséquilibre avec une demande toujours sous la menace de la pandémie.

Mais le plongeon des cours du brut a eu raison de la vigueur des cours du sucre en deuxième partie de semaine.

Le Brent et le WTI se sont en effet dépréciés d’environ 10% depuis mercredi matin. Un prix du pétrole en baisse décourage la transformation de la canne à sucre en éthanol, qui devient moins compétitive face à l’or noir, et augmente donc l’offre de sucre sur le marché.

A Londres, la tonne de sucre blanc pour livraison en décembre valait 386,80 dollars vers 16H30 GMT (17H30 à Paris), contre 395,60 dollars le vendredi précédent en fin de séance. A New York, la livre de sucre brut pour livraison en mars 2021 valait dans le même temps 14,18 cents, contre 14,72 cents sept jours auparavant.

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