Les ventes de Kühne+Nagel ont décollé

AWP

2 minutes de lecture

Le groupe a été porté l’an dernier par la hausse robuste des volumes dans tous les segments. Le dividende va être relevé.

Kühne+Nagel a poursuivi sa dynamique de croissance en 2017, porté par la hausse robuste des volumes dans tous les segments. Toutefois, la performance opérationnelle a souffert de la pression sur les marges, notamment dans le secteur maritime du fait des taux de fret. Malgré des résultats record, globalement conformes aux attentes, et le relèvement du dividende, les investisseurs se sont massivement détournés du titre.

Le chiffre d’affaires net a progressé de 12,5% à 18,59 milliards de francs et le bénéfice brut, indicateur de référence pour la branche, de 7,2% à 7,02 milliards. L’intégration de quatre acquisitions a renforcé la position de leader de l’entreprise dans différents secteurs d’activité, s’est félicité le logisticien de Suisse centrale mercredi dans un communiqué.

Au niveau opérationnel, l’excédent brut d’exploitation (Ebitda) est ressorti en hausse de 3,6% à 1,15 milliard de francs et le résultat avant intérêts et impôts (Ebit) de 2,1% à 937 millions.

FRET MARITIME SOUS PRESSION

Dans le fret maritime, Kühne+Nagel est parvenu à renforcer sa position dominante au niveau mondial, avec 4,4 millions équivalents vingt pieds (EVP) transportés, en hausse de 7,5%. La rentabilité en revanche a été plombée par la hausse des taux de fret, qui n’ont pas encore été répercutés sur les clients.

Le segment fret aérien a connu une croissance de 20,4%, soit le double du marché. Kühne+Nagel a en outre renforcé sa position globale dans le transport de denrées périssables grâce à deux acquisitions au Kenya et aux Etats-Unis. La poussée des volumes, la maîtrise des coûts et l’amélioration de la productivité se sont traduits par une hausse de l’Ebit de 7%.

Les activités de transport par voie terrestre ainsi que la logistique contractuelle ont également connu une amélioration, tant au niveau des ventes que de la rentabilité. Les deux segments ont profité d’une demande robuste des secteurs pharma, santé et commerce en ligne.

«Les effets de conditions cadre difficiles dans un secteur d’activité ont pu être plus que compensées par l’amélioration de la rentabilité des autres unités», s’est félicité le directeur général (CEO) Detlef Trefzger.

Le bénéfice net, après minoritaires, s’est étoffé de 2,6% à 737 millions de francs. La direction proposera à l’assemblée générale en mai de relever le dividende à 5,75 francs par nominative au titre de l’exercice écoulé, contre 5,50 francs un an plus tôt.

La copie rendue par le groupe schwytzois s’est inscrite dans la moyenne des prévisions des analystes consultés par AWP. Le bénéfice brut a même dépassé les projections les plus optimistes.

La direction pas formulé d’objectifs chiffrés pour l’exercice en cours, mais se montre globalement optimiste pour 2018.

En conférence de presse, le CEO est revenu sur la pression sur les marges qui a plombé la rentabilité du fret maritime, assurant que les taux demandés par les armateurs étaient entre-temps revenus «à un niveau de prix normal».

L’objectif pour la marge de conversion dans le fret maritime et aérien est maintenu à 30%. A l’échelle du groupe, Kühne+Nagel vise une marge de 16% à l’horizon 2022, après 13,3% en 2017. «Bien entendu, nous n’allons pas parvenir à atteindre ce chiffre cette année», a reconnu le patron du colosse de Schindellegi.

La numérisation et l’automatisation devraient être des moteurs de croissance à l’avenir. Le CEO est notamment revenu sur l’accord logistique conclu l’année dernière avec le géant chinois du commerce en ligne Alibaba. Ce dernier génère des volumes «significatifs» a affirmé M. Trefzger, tout en se refusant à articuler des chiffres concrets.

L’ACTION BOIT LA TASSE

La communauté financière a unanimement salué la forte hausse des volumes et une performance dans l’ensemble supérieure à celle de la concurrence. Avec son modèle d’affaires, le groupe montre sa capacité à gérer des taux de croissance élevés, estime Baader Helvea, qui table sur une poursuite de cette dynamique et sur une hausse des bénéfices.

Même son de cloche de Vontobel, qui souligne les «dynamiques adverses» auxquelles est confrontée la marge au niveau des marges.

Jefferies s’attend à un rabotage de 1-4% des estimations de bénéfice. Plus sévère, Goldman Sachs juge que le consensus Ebit pour 2018 (1,07 milliard de francs) est «de plus en plus difficile» à atteindre, au vu de la dépréciation du dollar et du ralentissement des volumes de fret.

Malgré les résultats en hausse et le relèvement du dividende, les investisseurs se sont massivement détournés du titre, qui a terminé en forte baisse de 5,0% à 154,70 francs. L’indice de référence SLI a pour sa part cédé 0,88%.