Le gouverneur de la BoE Andrew Bailey a affirmé dimanche que son institution pourrait être en position de «devoir agir» pour maîtriser l’inflation grimpante.
Les investisseurs tablaient lundi sur une hausse rapide des taux d’intérêts au Royaume-Uni alors que la Banque d’Angleterre (BoE) s’est à nouveau inquiétée de l’inflation, ce qui a poussé les taux obligataires à des plus hauts en deux ans et demi.
Alors que les investisseurs pariaient déjà sur un resserrement monétaire de la BoE avant la fin de l’année, son gouverneur Andrew Bailey a affirmé dimanche que son institution pourrait être en position de «devoir agir» pour maîtriser l’inflation grimpante.
Résultat, les investisseurs parient sur une hausse de plus en plus tôt (dès la prochaine réunion en novembre, suivie d’une nouvelle hausse le mois suivant), entraînant une hausse du marché obligataire: le taux à 2 ans du Royaume-Uni grimpait de 14 points de base, à 0,73%, au plus haut depuis mai 2019.
«Le fait que le gouverneur ait encore envoyé un signal explicite a été pris comme un indice que le marché sous-estimait encore la rapidité, et peut-être aussi l’ampleur, du resserrement à venir», a expliqué à l’AFP Sanjay Raja, économiste Royaume-Uni chez Deutsche Bank.
«Pour autant, la BoE n’a jamais endossé une hausse dès novembre», souligne Fabrice Montagné, économiste Royaume-Uni chez Barclays.
Dernier signal en date de l’institut britannique, un membre de son comité monétaire, Michael Saunders, avait estimé «correctes» les attentes du marché des contrats à terme sur les taux, qui tablait alors à une remontée en février 2022 ou avant.
Si les attentes du marché sont confirmées, la Banque d’Angleterre aura agi plus vite que la Banque centrale européenne (BCE) ou la Fed américaine.
«Le Brexit et certaines particularités», comme une forte dépendance aux importations de sources d’énergie dont le prix flambe sur le marché, «exposent un peu plus le Royaume-Uni aux chocs inflationnistes», commente Fabrice Montagné.
«Par ailleurs, la BoE souffre potentiellement d’un manque de crédibilité par rapport à ses plus grandes consoeur comme la Fed et la BCE ce qui l’inciterait a relever les taux plus tôt et plus vite», ajoute-t-il.
Certains observateurs du marché se demandaient cependant si les paris du marché n’atteignaient pas des niveaux trop élevés.
«Le marché s’emballe un peu», juge Michael Hewson, analyste chez CMC Markets, qui estime que «la théorie d’une hausse des taux avant la fin de l’année se justifie, probablement en décembre, mais il semble plus difficile d’en justifier deux».