Le reconfinement devrait coûter 12% de PIB en novembre à la France

AWP

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La perte de PIB pour une semaine-type d’activité serait de -12% en novembre, contre -4% en octobre mais -31% en avril, selon la Banque de France.

Le reconfinement devrait coûter à l’économie française 12% de son PIB en novembre par rapport à une activité dite «normale», anticipe lundi la Banque de France, avec un plongeon dans la restauration, le commerce non alimentaire et les activités récréatives.

«La perte de PIB pour une semaine-type d’activité (par rapport au niveau normal d’avant la pandémie) serait de -12% en novembre, contre -4% en octobre mais -31% en avril», soit au moment du premier confinement dans l’Hexagone, précise la Banque de France (BdF) dans son enquête mensuelle de conjoncture menée auprès de 8.500 entreprises et publiée lundi.

Face à ce nouveau plongeon attendu de l’économie française, tous les secteurs ne sont pas logés à la même enseigne prévient toutefois l’institution, certains risquant même de connaître un sort proche du confinement printanier.

C’est le cas du commerce non alimentaire, de la restauration traditionnelle et des activités récréatives, où «les perspectives se dégradent fortement».

Sous l’effet des fermetures de commerces sur le territoire et des restrictions de déplacements, les activités de restauration devraient fonctionner à moins de 10% de leur activité normale, et à moins de 20% concernant l’hébergement, prévoit la Banque de France.

Ces activités sont les plus touchées, devant celles de location (matériel, automobile...) et les loisirs et services à la personne (dont les activités récréatives) qui tourneront à moins de 60% de leur activité habituelle. La situation est toutefois moins pire pour ces diverses activités qu’en avril, lorsqu’elles avaient fonctionné à moins du tiers de leur vitesse de croisière.

Repli modéré

D’autres secteurs en revanche connaîtront un repli plus modéré, grâce notamment aux nouveautés du confinement automnal: les déplacements sont plus souples qu’au printemps et la BdF constate un effet d’accoutumance à l’égard du confinement qui permet de réduire son impact économique négatif.

C’est le cas de l’industrie, dont l’activité a été «globalement stable» en octobre.

Plombée au printemps, et encore mal en point en octobre, l’aéronautique devrait connaître une activité proche de 75% de son rythme habituel et l’automobile autour de 90%, après avoir connu du mieux en octobre. L’industrie chimique, devrait tourner à 93% de ses capacités et l’habillement, textile, chaussures à 81%.

L’agroalimentaire et la pharmacie ont pour leur part connu en octobre un rythme proche des niveaux d’avant crise, et pourraient évoluer à plus de 90% de leur activité «normale» en novembre, après avoir déjà été relativement épargnés par la première vague.

Le bâtiment lui-aussi est revenu en octobre «proche de la normale», les chefs d’entreprises voyant d’un bon oeil la flexibilité offerte sur les dérogations de sortie, et l’adaptation du cadre de travail aux mesures sanitaires.

«Les chantiers ne se sont pas arrêtés et d’une manière générale, les entreprises bénéficient de l’effet d’apprentissage», souligne la Banque de France, au moment où les gestes barrières font partie du quotidien des entreprises et des Français depuis plus de huit mois.

Enfin, les services aux entreprises sont pour leur part rompus au télétravail, largement répandu désormais.

Au moment où l’Hexagone bat des records de contamination au Covid-19 -- encore 60.486 cas positifs au Covid-19 ont été enregistrés entre jeudi et vendredi --, les dépenses de Noël pourraient être fortement perturbées par le confinement dont la date de sortie est toujours inconnue.

Le gouvernement français a revu fin octobre sa prévision de récession économique sur l’année à 11% du fait du reconfinement contre -10% précédemment. Il table toutefois sur une reprise de 8% l’an prochain, davantage que la Commission européenne et le FMI qui anticipent 5,8% et 6%.

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