Le MPC a bloqué sur demande du Vatican 11 millions d’euros déposés chez UBS

AWP

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La requête du la «banque du Vatican» fait suite à la condamnation en janvier de son ancien président Angelo Caloia et de son ancien avocat Gabriele Liuzzo pour blanchiment d’argent, détournement de fonds aggravé et malversation.

Le Ministère public de la Confédération (MPC) a bloqué plusieurs comptes bancaires auprès d’UBS à Lugano et à Zurich pour une somme de 11 millions d’euros sur demande de l’Institut pour les oeuvres de religion (IOR), la principale institution financière du Saint-Siège.

La requête du la «banque du Vatican» fait suite à la condamnation en janvier de son ancien président Angelo Caloia et de son ancien avocat Gabriele Liuzzo pour blanchiment d’argent, détournement de fonds aggravé et malversation. Les peines de prison de près de neuf ans prononcées par la justice du Saint-Siège – non appliquées en raison de l’âge avancé des prévenus – étaient assorties d’une obligation de remboursement, précise tio.ch mardi.

Selon le portail d’information tessinois, les trois accusés - dont l’ancien directeur général de l’IOR, Leilo Scaletti, décédé en 2015 à l’âge de 89 ans - auraient vendu entre 2002 et 2007 une trentaine de propriétés du Vatican à des prix avantageux, empochant indument les plus-values réalisées. Une partie de ces gains illicites aurait ensuite été blanchie en Suisse avec la collaboration de Lamberto Liuzzo (fils de Gabrilele) condamné à 5 ans et demi de prison.

«Nous avons reconstitué les mouvements bancaires dans un tourbillon de comptes entre Lugano et Zurich, toujours dans la même banque», a expliqué à tio.ch/20minuti l’avocat Paolo Bernasconi, qui représente l’IOR en tant que partie lésée dans le volet helvétique de la procédure, sur mandat du pape François en personne.

«Le Vatican a fait une percée importante sur le front de la transparence et de la légalité, et il prend les choses au sérieux», a poursuivi l’homme de loi tessinois. La semaine dernière pourtant, le Tribunal fédéral a rejeté une demande d’annulation du déblocage des comptes, ordonné par le MPC après la sentence romaine, arguant de la prévalence de la procédure étrangère sur la suisse.

L’IOR a intenté à Zurich une action civile contre ses anciens dirigeants, ce qui risque de prolonger le gel des fonds incriminés. Selon Paolo Bernasconi, il faudra encore «beaucoup de temps» avant que les millions mal acquis puissent enfin retourner «dans le giron de l’Église».

 

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