Le dollar reculait face à l’euro mercredi alors que la banque centrale américaine a signalé qu’elle pourrait faire une pause après avoir abaissé ses taux pour la troisième fois cette année mais aussi écarté pour l’instant l’idée de les faire remonter.

Vers 19H00 GMT (20H00 à Paris), l’euro gagnait 0,15% face au billet vert, à 1,1129 dollar.

Le Comité monétaire de la Réserve fédérale (Fed) a décidé une baisse d’un quart de point de pourcentage (0,25%) des taux au jour le jour, les fixant dans la fourchette de 1,50% à 1,75%, comme largement prévu par les acteurs du marché.

Une baisse des taux d’intérêt a pour effet de rendre la devise moins rémunératrice et donc moins attractive pour les cambistes.

Mais le dollar a beaucoup fluctué juste après la publication de cette décision car les responsables de l’institution ont aussi légèrement modifié le contenu du communiqué diffusé à l’issue de leur réunion, en supprimant la promesse formelle «d’agir pour soutenir l’expansion», ce qui pourrait signifier une pause dans l’évolution des taux à venir.

«Les algorithmes de courtage semblent avoir eu quelques difficultés à interpréter ces commentaires», a remarqué Shawn Osborne de Scotiabank.

Mais par la suite, «le dollar s’est plus clairement replié quand Jerome Powell a souligné que l’inflation restant très faible, et qu’il était peu probable que les taux remontent de sitôt», a-t-il ajouté.

Le président de l’institution a en effet affirmé lors d’une conférence de presse qu’il faudrait «un changement notable» aux prévisions pour que la Fed décide de bouger à nouveau sur les taux.

«Nous n’envisageons pas de hausse de taux pour le moment», a-t-il ainsi déclaré ajoutant qu’il faudrait assister à une accélération constante de l’inflation «avant même d’envisager de relever les taux».

«Ces mots ont permis d’apaiser les craintes de ceux qui craignaient surtout que la Fed envisage de relever les taux d’ici la fin de l’année», a avancé M. Osborne.

Concernant le feuilleton du Brexit, qui a balloté la livre sterling ces dernières semaines, les investisseurs ont pris acte mardi soir que le Royaume-Uni s’acheminait vers des élections le 12 décembre.

Le fait qu’un Brexit sans accord soit de moins en moins probable «devrait offrir un solide plancher à la livre, malgré l’incertitude pré-électorale grandissante», a avancé Han Tan, analyste pour FXTM.

«Compte tenu des sondages, il est très probable que Boris Johnson remporte les élections, ce qui signifie que l’accord qu’il a négocié avec l’Union européenne devrait être la base du divorce, avec quelques ajustements mineurs», a ajouté Naeem Aslam, analyste pour Think Markets.

La livre se stabilisait face à l’euro, à 86,33 pence pour un euro. Face au dollar, elle prenait 0,21% à 1,2891 pence pour un euro.