Le dollar est monté jeudi à un sommet en deux mois, galvanisé par le ton moins accommodant la veille de la Banque centrale américaine (Fed), qui a envisagé une montée des taux d’intérêt à l’horizon 2023.

Vers 19H00 GMT (21H00 à Paris), le dollar index , qui compare le billet vert à plusieurs autres grandes monnaies, progressait de 0,79% à 91,85 points après avoir atteint plus tôt 92,01 points, un plus haut depuis mi-avril.

L’euro cédait 0,68%, à 1,1914 dollar, après être descendu à son plus bas en deux mois face au billet vert, à 1,1892 dollar pour un euro.

Après sa réunion de deux jours, la Fed n’a pas acté de changement immédiat de sa politique monétaire, mais la majorité des membres du comité monétaire considère désormais plus largement deux hausses des taux directeurs d’ici fin 2023, là où elle ne prévoyait jusqu’alors pas de hausse avant 2024.

«L’accélération du rythme des hausses montre que la Fed est sensible à la montée récente de l’inflation, et n’est plus aussi prête à prendre le risque d’une politique monétaire trop souple qui laisserait l’inflation s’emballer», commente Lee Hardman, analyste chez MUFG.

La Fed avait jusqu’à présent éloigné la perspective d’un durcissement de sa politique monétaire pour éviter de peser trop lourdement sur l’économie américaine, encore convalescente après la pandémie de COVID-19.

Une politique monétaire plus stricte rend le dollar plus attractif pour les cambistes.

Reste à savoir si d’autres banques centrales vont à leur tour s’inquiéter de la hausse de l’inflation, notent les analystes de Deutsche Bank: «la Banque centrale européenne avait signalé qu’elle n’était pas prête à resserrer sa politique en premier», soulignent-ils.

«Les Banques centrales qui sont restées les plus accommodantes vont voir leurs devises baisser le plus», estiment-ils en citant la BCE et l’euro, la Banque du Japon et le yen ainsi que la Banque nationale suisse et le franc suisse.