Le bitcoin poursuivait vendredi son ascension, retrouvant tout son attrait auprès des investisseurs, alors que les marchés actions cherchaient encore une direction en début d’après-midi. La plus ancienne et la plus connue des devises numériques se négociait à plus de 47’000 dollars, un niveau inédit depuis fin décembre 2021.

Peu après 13h00, le bitcoin valait 47’226 dollars, en hausse de 4,2% ou 1897 dollars, après avoir déjà franchi en matinée la barre des 46’000 dollars. En l’espace d’une semaine, l’actif numérique a bondi de 9,3% et a plus que doublé en l’espace d’un an. Depuis mercredi, le bitcoin n’a cessé de progresser. D’autres valeurs numériques comme l’Ether ou le Binance ont également pris de la valeur récemment.

«Les investisseurs pourraient désormais envisager de franchir la barre des 50’000 dollars», a commenté Timo Emden, expert en cryptomonnaies chez Emden Research. Le bitcoin s’est envolé de près de 20% ces deux dernières semaines, recueillant l’attention des détenteurs de capitaux, laquelle apporte un élan supplémentaire au rallye, a expliqué M. Emden.

Rebond

Au cours des semaines précédentes, le cours du bitcoin avait en revanche évolué paresseusement, perdant même parfois nettement de sa valeur. Et ce, bien que la première autorisation de fonds indiciels spéciaux aux Etats-Unis ait suscité une grande euphorie. La SEC, l’autorité américaine de surveillance des marchés boursiers, avait autorisé mi-janvier plusieurs ETF au comptant sur le bitcoin - une étape attendue depuis longtemps par les cryptophiles. L’enthousiasme initial s’est toutefois rapidement dissipé, ce qui s’est traduit par des pertes de cours significatives dans l’intervalle.

Sur une semaine dénuée d’indicateurs importants, les investisseurs attendent ce vendredi la révision des chiffres de l’inflation américaine mesurée par l’indice CPI. L’année dernière, leur mise à jour avait révélé «que la dynamique de l’inflation était plus importante qu’on ne le pensait à la fin de 2022», ce qui avait «surpris à la fois le marché et la Réserve fédérale», a indiqué à l’AFP Stephen Innes, analyste chez SPI AM.

L’inflation a fortement ralenti aux Etats-Unis depuis son plus haut en juillet 2022 et se situait à 2,6% sur un an en décembre dernier, selon l’indice PCE, qui est privilégié par la Fed. L’autre indicateur d’inflation, CPI, sur lequel est indexé notamment les pensions de retraites des Américains, est en revanche reparti légèrement à la hausse en décembre, à 3,4% sur un an.

La question clé est de savoir si les nouvelles données confirmeront que l’inflation a diminué aussi rapidement qu’initialement annoncé ces derniers mois, ou de façon plus étalée sur l’année. «Des révisions à la hausse pourraient retarder le calendrier de baisse de taux» de la Fed, résument les analystes de Deutsche Bank. Les investisseurs s’attendent à un pivot dans la politique monétaire américaine à partir de mai ou juin.