Lagarde pas inquiète des dissensions au sein de la BCE

AWP

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«Ce qui est important, c’est qu’une fois qu’une décision a été prise et qu’une fois la majorité établie, c’est une question de discipline de garder le cap», déclare la présidente.

La présidente de la Banque centrale européenne (BCE) Christine Lagarde a déclaré lundi ne pas être inquiète des dissensions montantes entre membres du conseil des gouverneurs sur le cap adopté face aux effets économiques de la pandémie.

«Je ne suis pas très préoccupée par le fait que les gens puissent avoir des points de vue et des opinions légèrement différentes», a déclaré Mme Lagarde lors de son audition trimestrielle par le Parlement européen.

«Ce qui est important, c’est qu’une fois qu’une décision a été prise et qu’une fois la majorité établie, c’est une question de discipline de garder le cap, d’être ensemble à ce moment-là», a-t-elle dit, se définissant comme «une créatrice de consensus».

La Française avait succédé en novembre 2019 à l’Italien Mario Draghi alors que le conseil des gouverneurs était divisé comme jamais. Elle est parvenue à resserrer les rangs avant que la pandémie ne place l’institution devant des défis inédits, l’obligeant à multiplier les mesures exceptionnelles.

Un fossé semble à nouveau se creuser au sein de la BCE sur l’ampleur de la réponse face aux ravages économiques causés par le nouveau coronavirus.

«Les risques d’une réaction excessive (en termes de) politique (monétaire) sont beaucoup plus faibles que les risques d’une politique trop lente ou trop timide pour réagir», avait déclaré mardi Fabio Panetta, membre du directoire de la BCE.

L’Italien est sur la même ligne que le chef économiste irlandais de la BCE Philip Lane, qui a déclaré la semaine dernière qu’un stimulus «suffisant» était toujours nécessaire pour soutenir l’économie.

A l’opposé, un autre membre du directoire, le Luxembourgeois Yves Mersch, estime que le dispositif d’urgence de la BCE face aux effets économiques de la pandémie devrait être temporaire.

Sur la même ligne, Jens Weidmann, président de la Banque fédérale allemande, déclarait début septembre que «les mesures de politique monétaire d’urgence devront être revues à la baisse une fois la crise terminée».

La BCE est prête à «ajuster l’ensemble de ses instruments» pour permettre à l’économie de repartir, a rappelé Mme Lagarde lundi.

Le moment crucial pour la BCE pourrait se situer en décembre, quand elle redéfinira sa politique monétaire en disposant de nouvelles projections à l’horizon 2023.

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