Face à la crise, la BCE «n’a pas brûlé toutes ses munitions»

AWP

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La survenue de la pandémie a contraint l’institution à «penser une politique monétaire permettant de stabiliser la zone euro» tout en agissant «dans le cadre de notre mandat», déclare la présidente Lagarde.

La Banque centrale européenne (BCE) n’est pas à court de munitions face à la crise économique entraînée par la pandémie de COVID-19, même si la vigueur de la reprise sera «très incertaine», a déclaré lundi sa présidente.

«La BCE a-t-elle brûlé toutes ses munitions? Non, absolument pas», a déclaré Christine Lagarde lors d’une audition en ligne devant l’assemblée parlementaire franco-allemande.

La survenue de la pandémie du COVID-19 peu de temps après la prise de fonction en novembre de la Française à la tête de la BCE a contraint l’institution à «penser une politique monétaire permettant de stabiliser la zone euro» tout en agissant «dans le cadre de notre mandat», a-t-elle répondu à un député de l’opposition au Bundestag, la chambre basse du Parlement allemand.

L’environnement actuel truffé d’incertitudes «exige une évaluation très attentive des nouvelles informations qui nous parviennent, y compris concernant le taux de change» qui inquiète l’institution en pouvant faire pression à la baisse sur les prix, a déclaré Mme Lagarde dans un discours introductif.

Aussi, la BCE est prête à «ajuster l’ensemble de ses instruments» pour permettre à l’économie de repartir et aux prix de remonter selon le rythme souhaité qui est proche de 2%, objectif dont ils restent éloignés à ce jour.

Les observateurs s’attendent à une nouvelle rallonge du plan d’urgence face à la pandémie (PEPP) qui interviendra en décembre, après avoir été doté de 750 milliards d’euros en mars puis porté à 1’350 milliards d’euros en juin.

Après le creux historique du PIB au deuxième trimestre en zone euro, de l’ordre de -12%, l’agrégat devrait connaître un «net rebond au troisième trimestre», a ajouté la Française.

Mais «la vigueur de la reprise reste très incertaine, irrégulière et incomplète», a-t-elle prévenu.

La reprise va continuer de dépendre «largement de l’évolution future de la pandémie et de la réussite des politiques d’endiguement» largement financées par de la dette supplémentaire.

Mme Lagarde a répété devant les députés qu’une annulation des dettes souveraines accumulées au bilan de la BCE n’était pas possible, l’institution n’ayant pas le droit de le faire.

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