Le groupe est la cible d’une plainte, qu’il estime infondée, suite à l’expropriation de terrains par une cimenterie dans laquelle l’ex-Holderbank détient une participation.
LafargeHolcim doit se défendre devant la justice américaine dans le cadre d’une plainte en dommages et intérêts suite à l’expropriation de terrains à Cuba par une cimenterie dans laquelle l’ex-Holderbank, devenu Holcim, puis LafargeHolcim, détient une participation. Un tribunal a accepté une demande de compensation de 270 millions de dollars (244,3 millions de francs).
La plainte émane de plus de vingt particuliers et d’héritiers de personnes décédées ayant été expropriés pour leurs terres sur lesquelles une cimenterie a été construite après la révolution cubaine, écrit vendredi le Tages-Anzeiger sur son site internet. La procédure américaine se base sur une clause de la loi appelée «Helms-Burton» ou en anglais Cuban Liberty and Democratic Solidarity (Libertad) Act, laquelle, adoptée en 1996, a renforcé l’embargo des Etats-Unis à l’encontre de Cuba.
Le texte interdit toute relation d’affaires avec des biens américains qui ont été nationalisés par le régime de Fidel Castro entre 1959 et 1961. La clause autorisant la plainte, suspendue jusqu’alors par tous les présidents américains a été pour la première fois activée au début de l’an passé par Donald Trump, ouvrant ainsi la voie aux demandes de dommages et intérêts présentées par des exilés cubains devant les tribunaux américains.
La loi, autorise aussi ces poursuites contre des entreprises étrangères ayant bénéficié de biens expropriés et nationalisés après la révolution cubaine.
Depuis 2001, le numéro un mondial du ciment, qui portait encore la raison-sociale d’Holderbank, détient une participation dans un site de production cubain opéré par une entreprise commune contrôlée par une société dépendant du ministère cubain de la construction et une firme espagnole, Las Pailas de Cemento.
Selon la plainte, LafargeHolcim a «sciemment et intentionnellement» utilisé un «réseau complexe d’entreprises et de sociétés de boîtes aux lettres» aux Pays-Bas et en Espagne pour dissimuler son partenariat avec l’État cubain dans la modernisation et l’exploitation de la cimenterie.
Contacté par le Tages-Anzeiger, le groupe a indiqué avoir connaissance de la procédure en cours aux Etats-Unis. Citée dans l’article, une porte-parole de LafargeHolcim a estimé que la plainte n’est pas fondée et que l’entreprise se défendra avec toute la vigueur nécessaire.