La rentabilité opérationnelle d’Adecco chute au dernier trimestre

AWP

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Le numéro un mondial du secteur a enregistré entre octobre et fin décembre derniers un chiffre d’affaires en hausse de 2% à 5,5 milliards d’euros, alors que la croissance organique a atteint 1%.

Le géant du travail temporaire Adecco a renoué avec les chiffres noirs en 2021, après une année 2020 affectée par la pandémie de coronavirus. Le groupe progresse dans son repositionnement avec la finalisation de l’acquisition d’Akka et la restructuration de LHH. Le montant du dividende reste inchangé.

«Des progrès notables ont été accomplis durant la première année de notre stratégie ‘Future@Work’», s’est félicité le directeur général Alain Dehaze, cité jeudi dans un communiqué. Les effets négatifs de la pandémie sur l’économie ne sont cependant pas encore passés et le patron s’attend encore à un impact du virus sur les activités du groupe.

Adecco table néanmoins sur «une demande saine pour les services du groupe en 2022», a estimé M. Dehaze. Le groupe va continuer à investir dans la croissance de la société qui a réalisé l’année dernière d’importantes acquisitions.

En 2021, le chiffre d’affaires d’Adecco a crû de 7% à 20,9 milliards d’euros (21,6 milliards de francs), alors que le résultat opérationnel (Ebita) a bondi de 58% à 881 millions. Après une perte nette de 98 millions en 2020, Adecco a enregistré l’année dernière un bénéfice net de 586 millions.

Adecco a profité d’une solide croissance de ses activités en France (+15%) et dans la région englobant le sud de l’Europe, l’Europe de l’est, le Moyen-Orient et l’Afrique du Nord (+18%).

Le dividende proposé aux actionnaires est resté inchangé à 2,50 francs par action.

En novembre, le groupe avait averti qu’il ne tablait que sur une progression «modeste» du chiffre d’affaires au dernier trimestre 2021. La société avait dit être impactée par les difficultés mondiales au niveau des chaînes d’approvisionnement et le manque de personnel qualifié.

Au premier trimestre de cette année, la direction table sur une «solide progression» des recettes, sans plus de détail. M. Dehaze a précisé, lors d’une conférence téléphonique, tabler sur une amélioration des marges en 2022 et une accélération de la croissance organique.

En retard face à la concurrence

Le géant de l’intérim a bouclé l’acquisition de la société franco-belge Akka Technologies, dont il détient désormais 64,72%. Le groupe zurichois va fusionner Akka avec Modis afin de créer une entité présentée comme une entreprise de pointe dans les solutions numériques pour le marché de l’emploi.

Akkodis, la nouvelle unité née de cette fusion, doit apporter sa contribution à la croissance du groupe, a indiqué le directeur financier Coram Williams à l’agence AWP. Cette acquisition, dont les coûts d’intégration sont estimés à 70 millions d’euros, représente «une étape majeure» pour Adecco, a-t-il souligné. Et d’autres rachats ne sont pas exclus.

Les investisseurs ne semblaient pas convaincus par cet exposé. Dans une Bourse suisse teintée de rouge par la crise ukrainienne, le titre Adecco baissait fortement de 4,2% à 43,92 francs, alors que l’indice SLI chutait de 3,3%.

Pour la Banque cantonale de Zurich (ZKB), Adecco semble avoir laissé des plumes au niveau des parts de marché en fin d’année, au vu de la faible croissance organique (+1%) et alors que ses concurrents Randstad (+16,3%) et Manpower (+6%) ont fait nettement mieux au dernier trimestre 2021. La solide marge brute démontre cependant une capacité à négocier les prix.

Vontobel a partagé ce point de vue, les spécialistes de la banque zurichoise estimant qu’Adecco «ne parvient pas à convaincre de sa capacité à gagner des parts de marché, alors que sa croissance stagne». Le groupe devra également être en mesure de convaincre qu’il est en mesure de devenir un important acteur dans le conseil avec l’intégration du franco-belge Akka.

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