Roberto Cirillo succède à Ulrich Hurni qui avait pris la direction ad interim après le départ de Susanne Ruoff en juin 2018. Il prendra la direction opérationnelle du géant jaune le 16 avril.
Le nouveau directeur général de La Poste, Roberto Cirillo, s’engage à maintenir la qualité du service public pour la population suisse et l’économie. Au moment de se présenter mercredi à Berne, il n’a pas dévoilé la stratégie du groupe, jugeant le moment prématuré.
Roberto Cirillo, 48 ans, prendra la direction opérationnelle du géant jaune le 16 avril. Il succède à Ulrich Hurni qui avait pris la direction par intérim après le départ de Susanne Ruoff en juin 2018, suite aux affaires liées à CarPostal.
Dans l’immédiat, il entend aller à la rencontre du personnel dans toutes les régions du pays pour prendre le pouls de l’entreprise forte de 60’000 employés. «Les collaborateurs sont La Poste, qu’ils soient chauffeurs, postiers ou employés de la logistique. Ce sont eux qui sentent le mieux les demandes des clients», a-t-il déclaré devant les médias.
Le Tessinois d’origine a souligné d’emblée la dimension capitale qu’il accorde au service public. Il est décidé à s’engager pour «une Poste forte et autofinancée qui garde son rôle au quotidien pour toute la population et l’économie, en particulier les PME».
Interrogé sur les contours des futurs offices postaux, une éventuelle privatisation partielle ou le développement à l’étranger, le directeur général est resté prudent. Dévoiler des pistes aujourd’hui ne serait pas sérieux. Il se donne quelques semaines pour mieux connaître l’ADN de La Poste.
«Il est important aujourd’hui de développer une vision d’ensemble pour ces prochaines années qui inclut les besoins de la clientèle, le financement et les prestations de base», a-t-il déclaré. Il n’exclut aucun scénario. Aujourd’hui, l’évolution du monde digital dépasse largement le cadre national. «Il faut s’y intégrer en cohérence avec nos valeurs et nos particularités», a-t-il dit.
Il est conscient de reprendre un groupe fragilisé non seulement par la crise de CarPostal mais aussi par l’environnement très compétitif dans lequel il évolue. L’un de ses principaux soucis concerne PostFinance, dont les résultats ont fortement baissé l’an dernier. «La banque postale est coincée dans un corset très étroit».
Questionné sur son salaire, c’est Urs Schwaller, le président du conseil d’administration qui est venu à sa rescousse: «Nous nous tenons aux directives du Conseil fédéral qui a fixé le maximum à un million de francs, tout compris, caisse de pension incluse».
Le Fribourgeois s’est par ailleurs félicité de l’arrivée de Roberto Cirillo et de sa vaste expérience pour mener le paquebot vers de nouveaux défis. «C’est un nouveau départ après une année difficile.»
Syndicom attend du nouveau directeur général qu’il tienne ses promesses sans chercher les profits à tout prix. Un premier écueil l’attend dès jeudi: une commission parlementaire examinera l’initiative du canton du Jura pour donner plus de pouvoir aux citoyens sur la desserte postale. Il revient aux politiciens de fixer les conditions-cadres, estime le syndicat.
Roberto Cirillo est titulaire d’un diplôme en génie mécanique de l’EPFZ. Il a engrangé une riche carrière à l’étranger et parle couramment l’allemand, le français, l’italien, l’espagnol et l’anglais. Il a promis mercredi de parler clair sur toutes les questions.
Souvent critiqué pour son manque d’ancrage en Suisse, il estime au contraire qu’un regard extérieur est plutôt bénéfique pour le job qui l’attend. Après avoir vécu plusieurs années à Londres, il a choisi le canton de Zurich pour son nouveau domicile.
En 2018, La Poste a engrangé un résultat terni par l’affaire CarPostal. Son bénéfice consolidé a reculé de 122 millions de francs à 405 millions.