La livre sterling emportée par la victoire des conservateurs

AWP

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Vers 21h, la devise britannique gagnait 1,34% face au billet vert, à 1,3338 dollar, et 1,44% face à la monnaie européenne, à 83,37 pence pour un euro.

La livre sterling montait fortement vendredi, dopée par la nette victoire des conservateurs aux législatives qui devrait dissiper les incertitudes du Brexit, tandis que le billet vert profitait de l’officialisation d’un accord commercial sino-américain.

Vers 20H00 GMT (21H00 à Paris), la livre sterling gagnait 1,34% face au billet vert, à 1,3338 dollar, et 1,44% face à la devise européenne, à 83,37 pence pour un euro.

Juste après la publication des premières estimations sur les élections jeudi soir, la devise britannique a brièvement dépassé 1,35 dollar pour la première fois depuis mai 2018 et atteint face à l’euro un sommet depuis juillet 2016.

«Le résultat du vote de jeudi a emmené la livre à son plus haut niveau depuis le référendum sur le Brexit. Les acteurs du marché se réjouissent du pari gagnant de Boris Johnson d’avoir convoqué une élection anticipée pour sortir de l’impasse», a commenté Fritz Louw, analyste de MUFG.

Les investisseurs misaient depuis plusieurs jours sur une majorité conservatrice à même de valider rapidement la sortie de l’Union européenne (UE) et de diminuer les incertitudes du Brexit qui empoisonnent les marchés depuis des années.

Mais ils n’avaient pas prévu une si large avance des «tories», d’où la spectaculaire réaction de la livre sterling.

«C’est étrange de voir comment les marchés fonctionnent parfois», a relevé de son côté Connor Campbell, analyste chez Spreadex. «A l’été 2016, la livre plongeait après le vote en faveur du Brexit lors du référendum. Aujourd’hui, trois ans et demi plus tard, elle bondit après un vote qui garantit un scénario en faveur d’un Brexit +agressif+»

«La confiance en l’économie devrait se rétablir, car un Brexit sans accord n’est plus un risque pour janvier 2020 et les perspectives de politique intérieure sont relativement claires pour les cinq prochaines années», a commenté Samuel Tombs, de Pantheon Macroeconomics.

«Beaucoup d’entreprises seront maintenant en capacité d’investir» car elles sont entre autres assurées que «l’impôt sur les sociétés n’augmentera pas», a-t-il ajouté.

Toutefois, a tempéré Erik Nelson de Wells Fargo, les marchés sont loin d’en avoir fini avec le Brexit, puisqu’une fois la sortie actée fin janvier, s’ouvre une période de transition pour négocier la future relation commerciale avec l’UE. Il faut donc s’attendre selon lui à une «forte volatilité» de la livre sterling en 2020, avec des soubresauts à chaque nouvelle phase de discussions.

Si le dollar s’affichait en baisse vendredi face à la devise britannique, il a profité face à un panier composé des principales monnaies de l’annonce d’un accord commercial préliminaire entre Washington et Pékin pour se redresser un peu.

Ce compromis marque une trêve après près de deux ans de guerre commerciale féroce à coups de droits de douane punitifs fragilisant l’économie mondiale.

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