La croissance britannique revue en hausse

AWP

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L’Office des statistiques nationales relève de 0,1 point à 1,8% son estimation de la progression du PIB 2017.

La croissance britannique a été revue en légère hausse, à 1,8% pour 2017, relativisant le coup de frein subi par l’économie britannique sur fond de difficiles négociations du Brexit.

L’Office des statistiques nationales (ONS) a annoncé jeudi avoir relevé de 0,1 point son estimation de la progression du produit intérieur brut, tout en soulignant que la croissance avait bel et bien ralenti, après 1,9% de hausse du PIB enregistré en 2016 et 2,3% en 2015.

Cette troisième estimation du PIB ne change pas toutefois vraiment le tableau d’une économie britannique qui ralentit progressivement sa course face au défi du Brexit. La sortie britannique de l’Union européenne doit intervenir dans un an pile, le 29 mars 2018.

Dans le détail, l’ONS n’a pas changé ses estimations pour la croissance des troisième et quatrième trimestres, mais il a en revanche légèrement relevé celle du premier et un peu abaissé celle du deuxième.

Le Royaume-Uni a été au quatrième trimestre l’un des pays à la plus faible croissance au sein du G7, devançant seulement l’Italie.

Au total, la croissance a faibli en 2017 d’une année sur l’autre, en raison du ralentissement de la croissance de la consommation des ménages, qui n’a augmenté que de 1,7% l’an passé, sa plus faible progression depuis 2011.

L’ONS met en exergue l’impact d’une hausse des prix vigoureuse, qui a terminé l’année à 3%. L’inflation a été alimentée l’année dernière par la faiblesse de la livre, reflet des doutes des marchés sur le Brexit, qui a eu pour effet de renchérir considérablement le coût des biens importés.

En revanche, l’investissement, public et privé, a grimpé de 4%, après avoir été assez erratique au cours de l’année mais avec un rebond en fin d’année.

Prudence pour 2018 

«L’économie britannique s’est requinquée récemment grâce à une meilleure visibilité sur les projets du Brexit, en particulier sur la difficile question de la frontière irlandaise, et l’investissement des entreprises au quatrième trimestre a été bien meilleur que prévu», explique Dennis de Jong, analyste chez UFX.com.

Les statistiques publiées depuis le début de l’année sont plutôt flatteuses pour l’activité économique, au moment où les milieux d’affaire sont rassurés par les progrès dans les discussions sur la sortie de l’UE avec un accord trouvé sur une période de transition qui courrait jusqu’à la fin 2020.

Les consommateurs pourraient quant à eux profiter d’un ralentissement de l’inflation, qui s’est déjà atténuée à 2,7% en février, sur fond de regain de vigueur de la livre. Ils devraient aussi bénéficier d’une accélération de la croissance des salaires, ce qui pourrait mettre fin à la baisse du pouvoir d’achat qu’ils ont subi toute l’année dernière.

«Nous continuons à douter toutefois que la croissance du PIB accélère cette année», prévient Samuel Tombs, économiste chez Pantheon Macroeconomics, selon lequel les revenus réels ne progresseront que marginalement dans les mois à venir.

Selon un panel d’économistes indépendants sondés par le Trésor, la croissance devrait poursuivre sur sa pente descendante et atteindre 1,6% en 2018, ce qui maintiendrait le Royaume-Uni à l’arrière du peloton des pays riches.

Le budget de l’Etat britannique présenté mi-mars s’est d’ailleurs fondé sur des prévisions de croissance moroses non seulement pour 2018, mais aussi pour les années à venir, empêchant le gouvernement de tourner la page de l’austérité.