La BNS relève son taux directeur malgré les tensions

AWP

1 minute de lecture

L’institut d’émission a augmenté de 50 points de base son taux directeur pour le porter de 1,0% à 1,5%, et «n’exclut pas que d’autres relèvements soient nécessaires pour assurer la stabilité des prix à moyen terme».

La Banque nationale suisse (BNS) a augmenté une nouvelle fois jeudi son taux directeur, afin de poursuivre sa lutte contre une inflation tenace. Cette hausse intervient dans un contexte de tensions mondiales sur le secteur bancaire, fragilisé par le resserrement des politiques monétaires. Le renchérissement devrait rester élevé pendant plus longtemps que prévu.

L’institut d’émission helvétique a augmenté de 50 points de base son taux directeur pour le porter de 1,0% à 1,5%, a-t-il précisé dans un communiqué. La BNS «n’exclut pas que d’autres relèvements de taux soient nécessaires pour assurer la stabilité des prix à moyen terme».

Mercredi soir, la Réserve fédérale américaine (Fed) a relevé son taux d’un quart de point de pourcentage, cherchant l’équilibre entre sa lutte contre l’inflation et les turbulences sur le secteur bancaire qui, a-t-elle averti, risquent de «peser» sur l’économie. Le principal taux directeur de la Fed se situe désormais dans une fourchette de 4,75% à 5,00%, au plus haut niveau depuis 2006, à l’issue d’une décision prise à l’unanimité.

Il y a une semaine, la Banque centrale européenne (BCE) a fait de même, en décidant un nouveau relèvement des taux d’un demi-point de pourcentage afin de combattre le renchérissement, jugeant que les banques de la zone euro étaient solides et «résilientes».

En Suisse, le secteur bancaire est en ébullition depuis le mariage forcé, annoncé dimanche soir par le Conseil fédéral, entre le géant bancaire UBS et son homologue en perdition Credit Suisse pour 3 milliards de francs.

Revenant sur ces événements, la BNS a estimé que «la Confédération, la Finma et la Banque nationale ont jugulé la crise».

Répercussions des turbulences financières

Les experts de la banque centrale helvétique ont également relevé les projections d’inflation d’une vingtaine de points de pourcentage pour l’année en cours et la suivante, à respectivement 2,6% en 2023 et 2,0% en 2024 et 2025. A la fin de la période de prévisions, l’accélération des prix devrait se situer à 2,1%, soit juste au-dessus de la fourchette des 0-2% visée dans le cadre de la stabilité des prix.

«Sans le relèvement de taux décidé aujourd’hui, la prévision d’inflation s’inscrirait à un niveau encore plus élevé à moyen terme», a souligné la BNS.

Les perspectives de croissance en revanche se sont améliorées, l’institut d’émission articulant pour 2023 une croissance de 1% environ du produit intérieur brut PIB), deux fois plus généreuse qu’escompté jusqu’ici. L’exercice de projection demeure toutefois teinté de nombreuses incertitudes, en Suisse comme à l’étranger, en raison «des turbulences enregistrées dernièrement dans le secteur financier».

Pour l’institut d’émission, «les principaux risques à court terme sont un ralentissement conjoncturel à l’étranger et les répercussion des turbulences du secteur financier mondial».

A lire aussi...