La BNS rejette les accusations de manipulation par le Trésor US

AWP

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Le garant de la stabilité des prix soutient que le taux directeur constitue son principal moyen d’action et que ses interventions sur les marchés des devises sont calibrées pour garantir des conditions monétaires adéquates dans le pays.

La Banque nationale suisse (BNS) se défend vendredi de toute manipulation du cours du franc, au lendemain de son inscription par le Département américain du trésor sur une liste de partenaires commerciaux susceptibles de manipuler leur devise ou de mettre en place des barrières commerciales non tarifaires.

La liste, à laquelle vient aussi d’être ajoutée l’Irlande, comprend désormais neuf pays «demandant une attention particulière», du fait de leurs choix de politique économique, dont l’Allemagne, la Corée du Sud, le Japon ou encore Singapour.

Le garant de la stabilité des prix soutient dans une prise de position, dont l’agence AWP a obtenu copie, que le taux directeur constitue son principal moyen d’action et que ses interventions sur les marchés des devises sont calibrées pour garantir des conditions monétaires adéquates dans le pays.

Ces interventions visent à remplir le mandat de stabilité des prix et non à établir des cours de change prédéfinis, poursuit l’institut d’émission. La BNS assure encore rester en contact avec les autorités des Etats-Unis dans le cadre d’un «dialogue macroéconomique», permettant notamment d’expliquer la politique monétaire helvétique.

Les Etats-Unis ont annoncé jeudi avoir ajouté la Suisse et l’Irlande à leur liste de pays sous surveillance. Le document du Département américain du trésor regroupe les principaux partenaires commerciaux de Washington susceptibles de manipuler leur devise ou de mettre en place des barrières commerciales non tarifaires.

Aucune infraction constatée

Selon ce rapport semi-annuel du ministère américain des finances, qui fait le point sur les politiques macroéconomiques et monétaires des principaux partenaires commerciaux des Etats-Unis, il n’a pas existé de cas de manipulation du taux de change des devises, qui permet «d’ajuster la balance effective des paiements» et ainsi obtenir un avantage concurrentiel indu.

Les deux pays apparaissent dans la liste du fait d’un excédent de compte courant avec les Etats-Unis jugé excessif par Washington. Selon les données du rapport, l’excédent de compte courant de l’Irlande atteint 17,2% de son produit intérieur brut (PIB) et celui de la Suisse 5%.

L’inscription sur la liste des partenaires de Washington à surveiller de près ne constitue pas une première. Le Trésor avait déjà placé la Suisse sur la liste des possibles manipulateurs de devises à cause des interventions de la BNS à l’automne 2016.

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