La BCE impose un moratoire à la troisième banque lettone

AWP

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ABLV Bank est la cible de la première mesure de ce type depuis le lancement du superviseur unique des grandes banques en zone euro.

La Banque centrale européenne a annoncé lundi avoir demandé au superviseur letton d’imposer un moratoire à ABLV Bank, la troisième banque commerciale en Lettonie, dont la situation financière s’est fortement dégradée ces derniers jours.

Cette mesure, une première depuis le lancement du superviseur unique des grandes banques en zone euro au sein de la BCE fin 2014, signifie que «temporairement et jusqu’à nouvel ordre, une interdiction de tous les paiements effectués par ABLV Bank sur ses passifs financiers a été imposée et est entrée en vigueur», indique un communiqué de la BCE.

La situation financière d’ABLV Bank s’est subitement détériorée en fin de semaine dernière après la décision le 13 février par le réseau de lutte contre le crime financier au sein du Département du Trésor américain (Financial crimes enforcement Network) de désigner la banque lettone comme un établissement «de première importance en matière de blanchiment d’argent» conformément à la loi américaine.

Washington a sanctionné la banque ABLV l’accusant de blanchiment d’argent et d’implication dans des programmes illégaux de développement d’armes en Corée du Nord.

Depuis, la troisième banque en Lettonie a vu son accès coupé au système financier, menaçant à court terme sa survie malgré une situation financière confortable.

Fin septembre 2017, ABLV affichait un total de bilan de 3,6 milliards d’euros. Elle détenait en portefeuille 1,0 milliard d’euros de prêts et comptait 2,7 milliards d’euros de dépôts. Ses ratios en capital et en liquidité étaient confortables, ce qui avait été souligné par le superviseur letton FCMC dans un communiqué du 16 février, deux jours avant de se voir imposer par la BCE un moratoire sur la banque.

L’annonce de la BCE intervient alors que le gouverneur de la Banque centrale de Lettonie, Ilmars Rimsevics, a été arrêté samedi par le Bureau national anti-corruption (KNAB), ainsi que l’annoncé dimanche le gouvernement letton sans en donner les raisons.

Il n’y a aucun lien apparent entre ces deux événements, a indiqué à l’AFP une source financière à Francfort.