L’or rebondit, porté par la baisse du dollar

AWP

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Les tensions au Moyen-Orient hissent également les cours. Le palladium profite à plein de la perte de vitesse du diesel.

Après avoir touché un plus bas de l’année la semaine dernière, l’or a progressé, porté par une relative faiblesse du dollar et par les tensions géopolitiques au Moyen-Orient, au terme d’une semaine écourtée par un lundi férié à Londres.

Les autres métaux précieux ont également terminé la semaine en hausse.

«L’appétit pour l’or a été dopé jeudi, après que le dollar a souffert de lourdes pertes à cause d’une inflation américaine plus faible que prévu en avril», a expliqué Lukman Otunuga, analyste pour FXTM.

L’indice CPI des prix à la consommation aux Etats-Unis a ainsi progressé de 0,2% en avril contre 0,3% attendu par les analystes.

Sur une base annuelle, la hausse des prix est de 2,5%, soit 0,1 point inférieur aux anticipations.

L’inflation est l’un des principaux critères qui oriente les choix de la Réserve fédérale américaine (Fed) sur ses taux, eux-même influant sur le cours du dollar, auquel l’or est corrélé.

«L’anxiété des marchés concernant les tensions entre les Etats-Unis et l’Iran ont aussi stimulé le métal jaune», a poursuivi M. Otunuga.

La sortie des Etats-Unis de l’accord sur le nucléaire iranien et les échanges de missiles entre l’Iran et Israël, ont favorisé la demande d’or, traditionnelle valeur refuge en cas d’incertitudes.

Les analystes de Commerzbank ont, eux, en revanche jugé la hausse modeste, considérant que la montée des tensions au Moyen-Orient «semble laisser l’or de marbre».

«Clairement, il faudrait que la situation empire sérieusement pour que la demande d’or en tant que valeur refuge augmente de nouveau», ont-ils jugé.

Par ailleurs, le Conseil mondial de l’or a noté que la demande d’ETF fonds d’investissements adossés à des stocks physiques d’or) a augmenté de 72,2 tonnes en avril pour atteindre 2.481 tonnes, soit «le mois le plus fort en terme d’afflux nets depuis plus d’un an».

La demande a surtout été tirée par l’Amérique du Nord et l’Europe, et dans une moindre mesure, par «une légère augmentation en Asie».

L’argent a également progressé cette semaine, du fait de la faiblesse du dollar, après son plus bas depuis mi-décembre la semaine dernière.

«Nous maintenons que les prix de l’argent vont probablement rester volatiles», ont averti les analystes d’UniCredit, estimant que «les positions spéculatives sont extrêmement polarisées» et que les acheteurs et vendeurs «luttent pour s’imposer sur fond de turbulences géopolitiques».

La platine et le palladium ont également terminé en hausse, même si le premier devrait rester sous pression alors qu’il se trouve à des niveaux bas par rapport aux dix dernières années.

Le métal «subit les messages anti-diesel de la part des gouvernements», ont estimé les analystes d’UniCredit qui précisent que la demande de platine pour les catalyseurs automobiles a chuté de 9% en 2017 et que les prévisions font état de nouvelles chutes en 2018 alors que le diesel «continue de perdre des parts de marché».

Le platine est utilisé dans la production de véhicules diesel et l’automobile représente ainsi plus de 40% de la demande de ce métal, selon le Conseil mondial du platine.

A l’inverse, le palladium, qui sert pour les véhicules essence, profite à plein de la perte de vitesse du diesel.

Sur le London Bullion Market, l’once d’or valait 1.322,61 dollars vendredi vers 14H40 GMT, contre 1.311,46 dollars le vendredi précédent vers 14H30.

L’once d’argent valait 16,78 dollars, contre 16,44 dollars il y a sept jours.

Sur le London Platinum and Palladium Market, l’once de platine s’échangeait à 924,07 dollars, contre 902,68 dollars sept jours plus tôt.

L’once de palladium valait pour sa part 997,65 dollars, contre 962,95 dollars à la fin de la semaine précédente.

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