L’OCDE table sur une chute de la croissance suisse en 2020

AWP

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Même si les mesures de confinement ont été moins dures et moins longues que dans d’autres pays, le PIB helvétique ne devrait rebondir que l’année prochaine.

La croissance de l’économie suisse va marquer le pas cette année, en raison des restrictions imposées pour lutter contre la pandémie de coronavirus. Même si les mesures de confinement ont été moins dures et moins longues que dans d’autres pays, le PIB helvétique ne devrait rebondir que l’année prochaine.

Les spécialistes de l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE) anticipent une chute du produit intérieur brut (PIB) suisse de 7,7% cette année, si la pandémie est jugulée d’ici l’été, et un rebond de 5,7% en 2021, selon leurs prévisions publiées mercredi.

L’OCDE se classe parmi les économistes les plus pessimistes pour l’évolution de la conjoncture suisse cette année, dont les prévisions varient cette année de -3,9% à -8,2% et pour 2021 de +3,2% à +6,0%.

«Malgré un confinement plus court que dans d’autres pays, la consommation des ménages et les investissements se sont effondrés», a souligné l’organisation dont le siège est à Paris.

De fait, les principaux moteurs de la croissance helvétique vont se gripper cette année. Les dépenses privées devraient baisser de 6,8% en 2020 avant de rebondir de 6,5% l’année prochaine, tout comme les exportations attendues en repli de 7,6% cette année et en hausse de 4,2% la suivante.

Dans le scénario d’une deuxième vague de contamination au Covid-19, le PIB suisse pourrait même s’effondrer de 10% en 2020, avant de remonter seulement de 2,3% en 2021, a averti l’OCDE.

«Les conséquences économiques seront plus sévères dans le cas d’une nouvelle vague de contamination cette année», ont averti les spécialistes de l’organisation internationale, pointant du doigt un risque accru de faillites, de perte d’emploi et d’investissements plus faibles.

Dans les deux cas, les exportations vont faire les frais de la lente reprise chez les partenaires économiques et de l’appréciation de la devise helvétique. L’accroissement de la dette des ménages va quant à elle augmenter les risques pour le secteur financier.

Les spécialistes de l’OCDE ont néanmoins estimé que la faiblesse de la dette publique donnait un levier fiscal aux pouvoirs publics pour soutenir les sociétés et notamment les PME, fortement affectées par plusieurs semaines d’activité réduite voire nulle.

Pire perte de revenus en cent ans

Au niveau global, l’organisation table sur un repli de 6% de l’économie mondiale si la pandémie de Covid-19 «reste sous contrôle». Dans le cas d’une 2e vague, le repli devrait s’accentuer à 7,6%. En 2021, le PIB mondial rebondira selon les cas de 5,2% ou de seulement 2,8% si le coronavirus recommence à circuler.

La zone euro sera particulièrement touchée avec un recul de la croissance prévue à 9,1% dans le scénario le plus favorable et à 11,5% en cas de deuxième vague en 2020. Pour les Etats-Unis, l’OCDE prévoit une diminution du PIB de 7,3% ou de 8,5%, selon les scénarios.

La Chine, deuxième économie mondiale derrière les Etats-Unis et encore championne de la croissance l’an dernier avec 6,1%, verra elle aussi son économie se contracter, de 2,6% voire de 3,7% cette année si le virus y ressurgit massivement.

Qu’il y ait ou non une deuxième vague épidémique, «à la fin de 2021, la perte de revenu dépassera celle de toutes les récessions précédentes au cours des cent dernières années sauf en période de guerre, avec des conséquences terribles et durables pour les populations, les entreprises et les gouvernements», a affirmé la chef économiste de l’OCDE, Laurence Boone.

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