L’inflation a fait du surplace en octobre, restant sous l’objectif de stabilité des prix défini par la Banque nationale suisse (BNS). Sur un mois, les prix à la consommation ont cependant enregistré une légère reprise, notamment en raison d’une accélération des tarifs pour les vêtements et les chaussures.

L’inflation s’est établie à 1,7% sur un an en octobre, un niveau stable par rapport à septembre. En août, les prix avaient augmenté de 1,6%.

Comparé au mois précédent, les prix ont par contre progressé de 0,1%, après un repli de 0,1% en septembre, selon l’indice des prix à la consommation (IPC) publié jeudi par l’Office fédéral de la statistique.

Cette évolution est conforme aux prévisions des économistes interrogés par l’agence AWP.

Comparé à octobre 2022, ce sont les produits pétroliers (-6%) qui ont enregistré le plus important repli. Le prix du mazout a ainsi chuté de 16,2% et celui du diesel de 6,3%, alors que le tarif de l’essence est resté inchangé.

Les plus importants contributeurs aux dépenses des ménages, l’alimentation et les boissons ainsi que le logement et l’énergie, ont par contre respectivement crû de 3,3% et de 2,6%. Les coûts des loisirs et de la culture (+3,1%) ainsi que des restaurant et hôtels (+2,8%) ont aussi enflé. Les prix dans le transport aérien ont bondi de 10,4%.

A 1,7% en octobre, l’inflation se situe dans l’objectif défini par la BNS, soit entre 0% et 2%, et qu’elle assimile à la stabilité des prix. Mais les prix devraient encore remonter en fin d’année, notamment en raison des loyers qui ont commencé à augmenter. Le coût du logement pourrait ainsi ajouter 0,4 point de pourcentage à l’inflation dès le mois prochain, a averti Arthur Jurus, directeur des investissements chez Oddo BHF Suisse.

Malgré cette accalmie en octobre, «depuis 2 ans, la hausse des prix est de 2,4% en rythme annualisé, soit un niveau cinq fois supérieur à la moyenne des deux dernières décennies (+0,5% par an)», a rappelé M. Jurus dans un commentaire. L’inflation en Suisse reste donc «importante» et «justifie» que la BNS maintienne son taux directeur à au moins 1,75% ces neuf prochains mois, a-t-il ajouté.

L’institut d’émission s’attend pour sa part à ce que les prix à la consommation progresseront de 2,2% en moyenne annuelle en 2023 et 2024, avant de ralentir à 1,9% l’année suivante.