L’euro fait du yo-yo après les annonces de la BCE

AWP

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Vers 21h, l’euro gagnait 0,49% face au billet vert, à 1,1064 dollar. La monnaie unique a chuté sous 1,10 dollar dans le courant de l’après-midi.

L’euro évoluait en hausse face au dollar jeudi à la fin d’une journée marquée par plusieurs annonces de la Banque centrale européenne (BCE) et l’espoir d’avancées dans les négociations commerciales sino-américaines.

Vers 19H00 GMT (21H00 à Paris), l’euro gagnait 0,49% face au billet vert, à 1,1064 dollar.

La monnaie unique a pourtant chuté jusqu’à 1,0927 dollar peu après la présentation par la BCE des nombreuses actions destinées à dynamiser l’économie, en perte de vitesse, de la zone euro: baisse de taux, nouveaux rachats de dettes publiques et privées, système de taux dégressif et prêts géants pour soulager les banques.

Une politique monétaire plus accommodante tend à faire baisser la devise concernée en la rendant moins rémunératrice et donc moins attractive.

Mais les cambistes «semblent avoir eu quelques difficultés à interpréter les gros titres», remarque Shaun Osborne, responsable de la stratégie du marché des changes chez Scotiabank, en soulignant que l’euro a, dans un premier temps, très brièvement grimpé avant de se replier.

«Le marché s’attendait probablement à ce que la BCE soit encore un peu plus agressive», notamment sur la baisse du taux de dépôt frappant les liquidités excédentaires des banques, souligne le spécialiste.

Les annonces sur le programme de rachats de dette ont pu aussi être source de confusion selon lui: la BCE a prévu de racheter de la dette publique et privée à raison de 20 milliards d’euros par mois et «aussi longtemps que nécessaire», là où les cambistes «attendaient un montant un peu plus important mais aussi une date limite», souligne M. Osborne.

Par la suite, l’euro a profité d’informations de presse «selon lesquelles la réunion entre les gouverneurs de la BCE a été beaucoup plus tendue que ce que Mario Draghi a laissé entendre, notamment sur l’opportunité de reprendre les rachats de dette», ajoute le spécialiste. «Cela veut peut-être dire que sous le mandat de sa remplaçante, Christine Lagarde, l’orientation de la politique monétaire sera un peu différente.»

Pour Kathy Lien de BK Asset Management, l’euro a également bénéficié du fait que Mario Draghi a insisté sur la nécessité pour les Etats de soutenir plus énergiquement l’économie ce qui, avec l’important programme de rachats de dette, pourrait vraiment donner un coup de pouce à la croissance dans la zone euro.

«Le marché pense aussi que toutes ces mesures garantissent que la Réserve fédérale va abaisser ses taux la semaine prochaine, une perspective qui a tendance à faire monter l’euro», avance-t-elle.

Plus tard dans la journée, le dollar a aussi pâti selon M. Osborne de l’espoir de progrès dans les négociations commerciales entre Pékin et Washington après des gestes de bonne volonté de la part des deux parties.

Donald Trump a notamment annoncé mercredi soir qu’il reportait au 15 octobre au lieu du 1er la hausse des tarifs douaniers portant sur 250 milliards de dollars de biens importés de Chine tandis que Pékin a affirmé étudier la possibilité d’acheter davantage de produits agricoles américains.

Le dollar, valeur refuge, «a beaucoup bénéficié des inquiétudes sur le commerce ces deux derniers mois», rappelle M. Osborne. «L’impression qu’une résolution est peut-être imminente le fait redescendre un peu.»

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