Vers 21h, l’euro perdait 0,33% face au billet vert à 1,1056 dollar.
L’euro perdait du terrain jeudi face au dollar après une réunion sans grande surprise de la Banque centrale européenne (BCE), dans un marché plutôt enclin aux valeurs refuges alors que la propagation du virus chinois semblait de nouveau inquiéter les cambistes.
Vers 20H00 GMT (21H00 à Paris), l’euro perdait 0,33% face au billet vert à 1,1056 dollar.
La Banque centrale européenne a confirmé jeudi sa politique monétaire, maintenant au même niveau son principal taux directeur et poursuivant son programme de rachat de dette publique et privée, confortant ainsi l’arsenal de soutien à l’économie adopté en septembre sous la direction de son ex-président Mario Draghi.
Sa successeure, Christine Lagarde, a aussi distillé quelques notes d’optimisme, en jugeant les risques conjoncturels «moins prononcés» maintenant que Washington et Pékin ont conclu une trêve commerciale, et en qualifiant de «positive» l’avancée des discussions américano-européennes sur le commerce.
«Elle a parfaitement déroulé son message, elle n’a rien dit de révolutionnaire laissant suggérer un changement imminent de politique monétaire», a souligné Brendan McKenna de Wells Fargo.
L’institution a bien lancé une revue de sa stratégie, un grand chantier que Mme Lagarde espère voir aboutir «en novembre ou décembre», mais «en attendant ce sera a priori le statuquo», a avancé M. McKenna.
«Pendant une grande partie de sa conférence de presse, la présidente de la BCE a fait des allusions à la stabilisation de l’inflation et à une amélioration du contexte pour la croissance, mais l’euro a refusé de se redresser», a aussi observé Edward Moya, analyste pour Oanda.
Si la monnaie unique a reculé face au billet vert ce jeudi, c’est surtout en raison d’un mouvement plus général d’aversion aux actifs jugés comme plus risqués, selon M. McKenna.
«Les devises considérées comme des valeurs refuges, le yen ou le franc suisse, sont particulièrement sollicitées alors que celles des pays émergents sont en forte baisse», a-t-il observé.
Les marchés financiers s’étaient fortement inquiétés mardi de la propagation du coronavirus en Chine avant d’estimer mercredi que la Chine semblait prendre des mesures fortes pour la contenir.
Mais jeudi, alors que Pékin a confiné une vingtaine de millions d’habitants dans la région de Wuhan, le berceau de l’épidémie qui a commencé à se répandre dans le monde et mobilise les autorités sanitaires internationales, «les marchés financiers s’interrogent de nouveau sur l’ampleur que peut prendre la crise sanitaire», a estimé M. McKenna.